Des centaines d'Egyptiens, en majorité des membres des familles des victimes de la révolte de janvier-février, se sont heurtés ce dimanche matin à la police anti-émeute devant le tribunal qui juge l'ancien ministre de l'Intérieur. Ils ont lancé des pierres contre les nombreux policiers sécurisant le tribunal, situé en banlieue du Caire, pour protester contre «la lenteur» du procès de Habib el-Adli, accusé d'être responsable de la mort de manifestants pendant le soulèvement populaire qui a renversé le président Hosni Moubarak. Le procès a été ajourné au 25 juillet en attendant une décision de la cour d'appel, qui doit se prononcer sur la plainte d'un avocat réclamant que le procès se déroule devant d'autres juges. Le mois dernier, l'audience avait dû être reportée après des heurts entre avocats, familles des victimes et forces de l'ordre. Habib el-Adli, qui fut l'un des hommes les plus puissants mais aussi les plus détestés d'Egypte, et six de ses collaborateurs sont accusés d'avoir ordonné de tirer sur des manifestants durant le soulèvement contre le régime de Hosni Moubarak. Début mai, M. El Adli a été condamné à 12 ans de prison pour malversations financières, devenant le premier responsable de l'ancien régime à écoper d'une peine de prison ferme. Par ailleurs, trois Egyptiens ont été blessés hier dans des heurts entre musulmans et chrétiens dans un village du gouvernorat de Sohag (Haute Egypte). Deux musulmans et un Copte ont été blessés après une rumeur sur la construction par un ouvrier d'une église dans le village sans permis. Cette rumeur a provoqué des échauffourées au cours desquelles l'ouvrier et son frère ont tiré des coups de feu en l'air avant de s'enfuir. Des musulmans ont alors mis le feu à trois maisons de Coptes habitant le village d'Awlad Khalaf, dont celle de l'ouvrier.