Les médecins auxquels on montre les «ordonnances» d'Arigo sont sceptiques, mais ils doivent reconnaître que les produits qu'il prescrit sont ceux qu'ils prescrivent habituellement, à la seule différence que les doses indiquées sont excessives. Mais les malades auxquels on déconseille les traitements du guérisseur, n'écoutent pas. Ils prennent les doses et ils guérissent ! «Cet homme est envoyé par Dieu pour sauver les malades !», disent les gens du peuple qui accourent par milliers se faire soigner. Arigo va traiter jusqu'à 300 malades par jour ! Des pauvres gens pour la plupart, mais aussi des riches. Il soignait tout le monde de la même façon, n'acceptait ni gratification ni cadeau. Sa seule préoccupation, disait-il, est de débarrasser les gens de leur mal… La presse parle abondamment de lui, il devient, bientôt, une sorte de héros national. Sa réputation dépasse les frontières du Brésil et les malades affluent du monde entier. Il y a aussi les curieux, les sceptiques mêmes qui croient à de la supercherie. Comment imaginer, en effet, que cet homme, presque analphabète, en tout cas, sans aucune formation médicale, puisse opérer et surtout guérir des malades avec, pour tout instrument, un couteau rouillé ? Un jour, parmi les visiteurs qui se rendent dans la «clinique» de José Arigo, on remarque un étranger. Celui-ci se présente aussitôt au guérisseur. Il s'agit d'un chercheur américain, le docteur Henry Puharich, qui vient spécialement de New York pour étudier son cas.