Contact n Pour sa première sortie médiatique, le nouveau sélectionneur des Verts, Vahid Halilhodzic, a réussi à séduire et à convaincre son auditoire sur sa mission. Et pour cause : on a eu du mal à choisir une phrase prononcée par le nouveau coach pour en faire le titre tellement il en a dit, toutes plus significatives les unes que les autres. Pour les besoins, d'ailleurs, de ce papier nous avons fait deux en une pour illustrer un peu la philosophie de ce technicien appelé à la rescousse par la Fédération algérienne de football pour redresser la situation de l'Equipe nationale et relancer une machine grippée depuis plus d'une année maintenant. Avant de franchir la porte de la salle du centre de presse du stade du 5-Juillet, d'un pas sûr et avec un regard scrutateur et curieux, Halilhodzic avait déjà entamé sa mission en se réunissant dans la matinée avec les différents staffs technique, administratif et médical de l'Equipe nationale. Lors de ce premier tour de table, le nouveau patron des Verts a présenté sa méthode de travail et son programme pour les mois à venir, invitant les membres des différents staffs à faire preuve de rigueur et de discipline dans tous les aspects de la gestion de la sélection, et ce, afin d'atteindre les objectifs assignés par la FAF, à savoir une qualification à la CAN-2013 où l'on ambitionnera d'atteindre les demi-finales et le Mondial brésilien de 2014 avec comme challenge de passer le premier tour. Pour cela, la FAF a donné carte blanche à Halilhodzic qui l'a rappelé en conférence de presse. «Je prône beaucoup de rigueur, de la compétence. En ce moment, je suis à l'écoute pour vérifier tout ce qui entoure l'équipe. Et si je vois des défaillances, je ne pardonnerai à personne. Le président m'a donné carte blanche». Toujours dans la matinée d'hier, le président de la fédération Mohamed Raouraoua et Vahid Halilhodzic ont procédé à la signature du contrat liant le nouveau sélectionneur à la FAF, alors que certaines sources avançaient que ledit contrat avait été paraphé en France, lors du déplacement de Mohamed Mecherara, président de la LNF. Et comme chacun le sait, le contrat de Halilhodzic court sur trois ans avec les objectifs déjà cités plus haut, avec tout de même des clauses libératoires en cas de non-atteinte de ces objectifs. L'intéressé le confirmera devant les journalistes. «Je l'ai dit au président, si on ne se qualifie pas à la CAN-2013 ou si je ne fais pas bien mon boulot, je partirai». Voilà qui est clair dans le discours du nouveau sélectionneur qui ajoutera : «Avec la Côte d'Ivoire, je suis resté deux ans sans défaite, j'ai parcouru 65 000 kilomètres et j'ai tout préparé pour la Coupe du monde, mais il a suffi d'une défaite face à l'Algérie lors de la CAN-2010 pour que tout s'écroule et que le chef d'Etat me demande de prendre la porte. Avec Zagreb, je suis également parti car le président est venu s'ingérer dans mon travail dans les vestiaires. Donc, on ne sait jamais combien va durer ma collaboration avec l'Algérie». Toutefois, il insistera sur certaines choses : «Je suis un fanatique du travail et un perfectionniste, et sans la culture de la gagne on ne peut pas progresser ni aller plus loin. Et je suis quelqu'un qui n'aime pas perdre, il m'arrive même de ne pas dormir lorsque mon équipe est battue». C'est dire l'état d'esprit qui anime ce technicien qui ambitionne de redorer très vite le blason de la sélection nationale à travers une double qualification à la CAN-2013 et au Mondial-2014, notamment face à l'engouement populaire qui entoure cette équipe comme il le ressent déjà : «Je suis ravi de savoir que vous êtes 40 millions d'Algériens, dont 3 millions vivent en France, qui aiment leur pays et leur Equipe nationale». Le stage A Paris, avec 25 ou 26 joueurs Le nouveau sélectionneur a débuté son travail à la tête de l'équipe nationale et profitera de son séjour à Alger pour régler pas mal de choses, notamment le prochain stage qui, selon lui, se déroulera en France, à Paris plus précisément. «Le stage du mois d'août aura lieu probablement en France, à Paris. Je verrai tout cela tout à l'heure sur l'organisation, sachant qu'à cette période le championnat, notamment algérien, n'aura pas encore débuté», indiquera coach Vahid. Sur le nombre de joueurs qu'il convoquera, et contrairement à ce qui a été rapporté ici et là, il n'y aura pas une trentaine de joueurs ou plus. «On devrait avoir entre 25 et 26 joueurs dont 3 gardiens». Quant au contenu de ce stage, il dira : «Lors de ce premier regroupement, on devra s'entraîner, dialoguer et voir quelques cassettes ensemble. Ce sera certainement très fructueux. On va disputer un petit match entre joueurs et voir quelques matchs ensemble pour voir ce qui a marché et ce qui n'a pas bien fonctionné. Je veux redonner une identité à cette équipe, lorsqu'elle est en possession du ballon et lorsqu'elle le perd. Voir comment développer son jeu, car dans le football d'aujourd'hui, les buts sont marqués soit sur des contres soit sur des attaques rapides». A la question sur les critères de sélection, Halilhodzic précisera : «La liste des joueurs sera arrêtée avec les membres du staff technique en place. Et ce seront les meilleurs qui seront convoqués, qu'ils soient d'ici où d'ailleurs». Qu'en est-il des joueurs professionnels qui évoluent dans de modestes clubs, qui ne sont pas souvent titulaires et qui sont convoqués en sélection ? Halilhodzic tranche : «Le fait que plusieurs joueurs pros ne soient pas titulaires régulièrement dans leurs clubs, de surcroît modestes, cela pose problème». Il poursuit pour faire aboutir son idée : «Convoquer un joueur qui ne joue pas, c'est possible, mais le faire jouer c'est discutable. Sachez que je ne ferai de cadeau à personne, y compris à mon propre fils !». La presse «Je vous donne rendez-vous pour bientôt» Il n'est pas nécessaire de rappeler que Vahid Halilhodzic est un technicien rodé qui a roulé sa bosse un peu partout et que ses relations avec la presse, il les a souvent réglées à sa façon. Hier, il s'est vite rendu compte de la grande mission qui l'attend lorsqu'il s'est retrouvé face à un parterre composé d'une cinquantaine de journalistes ou plus sans compter l'armée de photographes qui l'a mitraillé de ses flashs dès son apparition dans le parking du stade du 5 -Juillet. En s'adressant à la corporation, il dira : «Vous faites votre travail, mais je vous demande du respect pour le mien et pour mes joueurs. Je vous donne d'ailleurs rendez-vous pour un autre jour afin de mieux discuter sur la manière d'organiser nos relations et notre collaboration». Par ailleurs, certains confrères n'ont pas été à la hauteur de l'événement lors de cette conférence de presse en faisant de l'excès de zèle, comme insister sur le montant du revenu du sélectionneur ou d'évoquer sa démission alors qu'il n'a même pas débuté son travail. «Vous pouvez critiquer mon travail, lancera-t-il, et même la provocation ne me fait pas peur», en s'adressant à un journaliste qui n'a pas cessé de le tarabuster sur son salaire. «Sachez monsieur, que ce n'est pas l'argent qui m'a amené en Algérie», lui a-t-il répondu sèchement. L'équipe «L'Algérie est une grande nation de football et vous avez de bons joueurs» Lors de la conférence de presse, qu'il a animée hier, Vahid Halilhodzic a tenté de tempérer les ardeurs des uns en reconnaissant que de temps en temps, les ambitions dépassent la qualité de l'équipe dont dispose, une façon de dire que l'ont peut tirer le maximum d'un groupe, même s'il n'est pas composé des meilleurs joueurs du monde. Puis d'enchaîner : «Vous êtes une grande nation de football et il y a de bons joueurs pour faire une bonne équipe». Sur le niveau de l'équipe actuelle, il a son avis également : «J'ai vu quelques matchs de l'équipe nationale, notamment les deux rencontres contre le Maroc et j'ai vite constaté qu'il y avait des choses à améliorer, surtout en attaque où les statistiques sont négatives à ce sujet. Je ne vais pas critiquer le travail fait jusqu'ici, mais j'estime que les joueurs peuvent faire mieux. Défensivement, l'équipe algérienne avait des atouts, mais depuis une année elle encaisse énormément».