Longtemps, les jeunes du Sud ont ruminé leur frustration de souffrir du chômage, alors que les richesses du pays sont à proximité d'eux, profitant à des personnes venues d'autres wilayas et qui trouvent facilement du travail. La frustration a fini par s'exprimer violemment par des manifestations et actes de rue. Aujourd'hui, les pouvoirs publics semblent vouloir réparer cette injustice en obligeant notamment les entreprises sur place à respecter la loi. A la question de savoir ce qui s'est réellement passé à Ouargla, le directeur général de l'Agence nationale pour l'emploi (Anem), Mohamed Tahar Chaalal a expliqué qu'il a passé trois jours dans la région, la semaine dernière et qu'il a rencontré nombre de jeunes. «Le problème à Ouargla est lié aux entreprises qui recrutent. Il y a une loi (la loi 04-19) qui oblige tous les employeurs à passer par l'Anem pour le recrutement. Toutefois, certaines entreprises ne respectent pas cette loi», a-t-il regretté. En outre, il a expliqué que les entreprises qui sous-traitent certains services pour le compte de grandes sociétés n'offrent pas de salaires intéressants pour ces jeunes. «Certains jeunes que nous avons rencontrés se sont plaints du manque de transparence en matière de recrutement au niveau de certaines entreprises. On nous a dit que certaines entreprises continuent à recruter des travailleurs qui viennent des autres wilayas du pays sans passer par l'Anem, ce qui est un non-respect de la loi 04-19», a-t-il déploré. Pis, ces entreprises continuent de recruter des jeunes qui viennent des autres wilayas pour des spécialités pour lesquelles il y a de la demande au niveau de Ouargla. «En outre, nous nous sommes concertés au niveau de notre secteur et avec les autorités locales, à leur tête le wali de Ouargla et sur instruction du ministre, et nous avons pris des mesures», a déclaré M. Chaalal, qui intervenait ce matin sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale. Ainsi, dès dimanche prochain, une équipe technique sera dépêchée à Ouargla. Elle travaillera sur deux axes. Le premier concernera l'organisation du marché du travail au niveau de la wilaya et le second portera sur l'informatisation de toute l'intermédiation qui se fait au niveau des offres et de la demande d'emploi. «Par ailleurs, nous allons ouvrir cinq agences au niveau de la wilaya. Elles permettront aux jeunes et demandeurs d'emploi d'être reçus dans de bonnes conditions et d'être pris en charge pour avoir des postes d'emploi en fonction des offres qui sont disponibles au niveau de l'Anem», a expliqué son directeur général. A la question de savoir si des mesures seront prises à l'encontre des entreprises qui ne respectent pas la loi 04-19, il a expliqué que les dispositions ont été annoncées par le ministre. A ce propos, il a indiqué que l'inspection du travail vérifiera les conditions de recrutement de leurs personnels. Sur un autre plan, M. Chaalal a soulevé un autre problème. Il s'agit du manque de qualification des demandeurs d'emploi de la wilaya de Ouargla. «La majorité des demandeurs d'emploi, plus exactement 77%, n'ont pas de qualifications solides qui leur permettent d'accéder à ces emplois. Ainsi un travail doit se faire en direction des jeunes pour leur permettre de s'adapter avec leur poste et pour les rendre employables», a-t-il conclu.