Commentaire n Si sa désignation à la tête des Verts et son arrivée à Alger, il y a quelques jours seulement, ont fait les choux gras de la presse algérienne, Vahid Halilhodzic fait encore parler de lui, malgré son retour à la maison. Chaque jour ou presque, la presse et des «sources crédibles» nous en apprennent un peu plus sur ce qu'aurait dit en aparté le technicien franco-bosnien, sur sa méthode, sur ce qu'il compte faire, sur les premières décisions qu'il aurait déjà prises, sur ce qu'il va toucher comme argent, lui et les membres de son staff et tutti quanti. Ainsi, selon des indiscrétions, le coach Vahid aurait pris la ferme décision de ne plus laisser les membres des familles des joueurs se rapprocher du camp d'entraînement des Verts et encore moins d'y pénétrer, comme ils le faisaient, apparemment, avant où c'était un peu la débandade lors de certains regroupements. Avec Halilhodzic, finis les extras et les petits privilèges, nous annonce-t-on, du côté de ceux qui vont étroitement collaborer avec lui. De plus, rien ne se fera, du choix d'un joueur jusqu'au moindre petit détail ne sera désormais décidé sans lui, une façon pour lui de marquer son territoire et d'imposer sa façon de travailler et de voir les choses. En deux ou trois jours passés à Alger, Halilhodzic a impressionné pour sa fermeté sans pour autant bousculer qui que ce soit, la preuve est que tout le monde en parle. Mieux encore : le nouveau patron des Verts a menacé tous ceux qui s'écarteront de sa ligne de conduite de se voir purement et simplement écartés de la sélection, quel que soit leur rang, leur statut ou leur fonction. Autre preuve des «lois» Halilhodzic, ses collaborateurs sont interdits de déclaration à la presse, à l'image de Nordine Korichi qui, sollicité par certains organes, a poliment décliné l'invitation, lui qui n'hésitait pas à donner son avis sur les Verts à chaque fois qu'on lui tendait le micro. Dès le mois prochain, Halilhodzic sera à l'épreuve de son premier regroupement et tous ceux qui ont l'habitude de graviter autour de la sélection devront réviser leurs positions, d'autant que le nouveau coach et ses collaborateurs seront grassement payés. Aux dernières nouvelles, le staff de l'Equipe nationale coûterait près d'un milliard de centimes chaque mois à la Fédération algérienne de football, avec 65 000 euros/mois de salaire pour Halilhodzic seul, alors que Cyril Moine émargerait à 12 500 euros et Nordine Korichi à 10 000 euros. Les deux autres adjoints, Kaoua et Belhadji, tourneront autour de 300 000 DA/mois (210 000 DA pour le premier et 90 000 DA pour le second), au moment où l'informaticien Brixi toucherait 1 500 euros/mois. Avec une telle masse salariale, Halilhodzic et son staff pèsent lourd sur la balance et voudront peser encore plus dans leurs décisions et leur travail avec leur environnement et avec les joueurs. Des joueurs que Halilhodzic a déjà commencé à passer au crible un par un à travers toute la documentation, les rapports de ses adjoints et ses propres observations. Toujours selon certaines indiscrétions, le nouveau sélectionneur a déjà sa petite idée et le groupe qu'il convoquera pour le début du mois d'août commence à se dessiner. D'ailleurs, il ne faudra pas s'étonner de voir quelques nouveautés, notamment avec l'intégration de valeurs montantes tels que Amir Sayoud, le joueur du Ahly Le Caire ou bien Brahim Boudebouda, le capitaine de la sélection olympique qui vient de signer au Mans, voire quelques joueurs du championnat national auxquels Halilhodzic voudrait donner une chance et mettre à l'épreuve, sans entrer dans la polémique stérile «pros-locaux». «Les meilleurs joueurs seront convoqués et les meilleurs seront alignés», avait-il indiqué lors de la conférence de presse qu'il a animée le 1er juillet dernier à Alger. Une chose est certaine, c'est que Halilhodzic est bien parti pour marquer l'équipe nationale, d'une manière ou d'une autre. Espérons seulement que ce sera de la meilleure façon.