Art n Le «cri» sous toutes ses formes s'impose dans ses toiles .Il crie l'injustice, l'oppression. Mais également l'amour et l'espoir. L'artiste peintre surréaliste de l'art moderne Seif El Islam Cherbal, dit «Seif», expose depuis le 16 du mois en cours jusqu'au 23, une vingtaine de ses œuvres à la galerie Kebilène de Cherchell. Cette galerie, celle d'un particulier, Zino Kebilène, est mise bénévolement depuis 3 ans à la disposition des artistes peintres qui y affluent de tout le territoire national. «Seif» est inspiré par les dadaistes universalistes. Cet autodidacte natif de Hammam Si El-Djoudi (Hammam Guergour à Sétif) souffle ses 50 bougies aujourd'hui. Il a vécu toute son enfance et adolescence à Béjaïa, le berceau de son don depuis les années 70. Il se dit toujours prêt à lutter contre l'injustice. Juriste et ayant une formation en droit international de la mer, sa «plaidoirie» se répercute avec force sur toutes ses toiles originales. «Je ne supporte pas l'injustice dans mon métier d'où qu'elle vienne.» Trop attaché aux principes de justice, de paix et de solidarité, ce révolté ne cesse de crier à travers ses toiles contre le négatif, l'injustice, l'oppression et la dictature, déchirure, fissure sociale, soleil noir (liberté d'expression), et rend hommage au poète Moloise pendu par l'apartheid. Celles-ci portent sans le savoir «la démocratie» dans la colonne vertébrale. Ce philosophe homme de loi défend à sa manière la question palestinienne à travers son œuvre «Palestine, mon amour». Il implique à travers un extraordinaire et surtout intelligent geste de mémoire toute personne qui voit son œuvre, face à cette question «Devant un monde qui reste à ce jour divisé en deux». En paralelle, «Seif» l'artiste, le sensible voit que «la vie» est belle, brillante et chaleureuse à travers d'autres toiles où le cri ne disparaît toujours pas. «Le cri a de nombreux sens profonds pour moi. Il peut parler du cri de l'injustice, comme il peut parler du cri de la vie comme celui du bébé qui crie une fois mis au monde». Seif donc chante aussi l'amour et l'optimisme, comme il le raconte à travers «l'amour» et «l'envolée». «L'amour est fort comme un volcan, mais fragile comme une gaufrette.» Ce spécialiste fait du collage, de l'assemblage et de la peinture (récupération de carton, tissus, journaux, bois). «Ce qui m'intéresse, c'est la recherche dans les matériaux et cette interaction chimique entre les couleurs.» La peinture «transmet des messages d'amour, de noblesse et de dialogue. Sans ce dernier, rien ne marche». La toile s'impose seule. «La majorité de mes toiles se sont peintes seules. Vous rêvez les yeux fermés ; moi, je peints le cœur ouvert.» «Seif», c'est aussi le poète. Il a édité deux recueils : La voix du poète (1989) et Miroir. Son exposition a vu une importante affluence de visiteurs, dont beaucoup d'étrangers et d'artistes professionnels, à l'image de Mahiou et Tayeb Youcef.