Appréciation n Contrairement aux idées reçues, le public de Tizi Ouzou est ouvert à tous les spectacles qui lui sont proposés. «Pour ce qui concerne le théâtre régional de Tizi Ouzou, le public n'a aucun problème de langue», dira Lazhar Belbaz, metteur en scène, activant au sein de l'établissement. «Ce n'est pas un public complexé ou replié uniquement sur tamazight. Bien au contraire, il est ouvert à tous les registres linguistiques. On a fait des pièces en arabe classique ou dialectal et aussi en tamazight ; l'accueil du public pour les pièces présentées en arabe était inattendu tant il est grand et chaleureux.» «Ce qu'il faut savoir, c'est que le théâtre n'est pas un problème de langue», souligne-t-il. «Ce qui est important dans une représentation, c'est le jeu, l'interprétation, le style, l'image, l'esthétique…». Lazhar Belbaz tient, en outre, à faire savoir que le Théâtre régional de Tizi Ouzou est ouvert à toutes les proposions et s'inscrit en conséquence dans la diversité. «Il fait appel pour ses productions à des comédiens de tout le territoire national, il fait en quelque sorte un travail de théâtre national, on n'a pas de complexe ; c'est enrichissant, c'est un théâtre de partage, d'échange.» Lazhar Belbaz, originaire d'Alger, a rejoint le Théâtre régional de Tizi Ouzou, en 2006, date de son institutionnalisation. «Je suis d'Alger, mais je travaille au sein du Théâtre régional de Tizi Ouzou. J'y évolue depuis que ce dernier a été hissé au rang de théâtre régional. Je suis parmi les membres fondateurs de cet établissement.» Lazhar Belbaz se rappelle l'état de ce théâtre. «Avant, il n'y avait rien. On a trouvé un édifice à l'abandon. On y a mis de l'ordre. Le noyau administratif qui le constituait l'a structuré, remis à neuf. On a travaillé, jour et nuit, et pendant cinq ans, pour le remettre en l'état. Aujourd'hui, nous en sommes fiers. Le théâtre régional de Tizi Ouzou jouit des normes internationales.» «Nos efforts ont fini par payer. Ce théâtre, à l'instar des autres théâtres régionaux, a son staff, une équipe technique et une troupe artistique. Il a des comédiens que l'on peut considérer comme des professionnels.» Ainsi, les avancées accomplies jusque-là et ce, depuis sa création par le Théâtre régional de Tizi Ouzou sont positives. «Nous sommes partis de rien. La première chose a été l'organisation de stages. Nous avons formé quelque 181 artistes, tous de Tizi Ouzou. Nous avons produit – c'est un défi que nous avons relevé – dix pièces théâtrales. Nous faisons aussi un travail de proximité, c'est-à-dire que nous sillonnons les villages, et nous proposons au public, adultes et enfants, des spectacles.» Lazhar Belbaz est metteur en scène, mais aussi comédien. Il était comédien, puis il a fait de l'assistanat en mise en scène aux côtés de Fouzia Aït El-Hadj, qui a été directrice du théâtre de Tizi Ouzou de 2006 à juin 2011 avant de faire son immersion dans la mise en scène. «Je suis comédien. J'étais comédien pas plus. Je ne travaillais que la comédie. Puis j'ai commencé à m'intéresser à la mise en scène.» A propos de la comédie et la mise en scène, Lazhar Belbaz dira : «La comédie est une chose (on se divertit, on vit de bons moments sur scène, d'intenses émotions), tandis que la mise en scène se situe sur un tout autre registre, il s'agit d'un autre travail (il faut gérer tout).» A la question de savoir si la mise en scène se constitue comme un complément pour un comédien, Lazhar Belbaz répondra : «Je ne crois pas. Ce que je peux dire, c'est que la mise en scène me paraît comme une responsabilité. Il s'agit d'un travail énorme qui nécessite de gros efforts. Le metteur en scène doit avoir une grande culture, le sens de l'initiative, de la repartie, il doit avoir le réflexe, le sens de la coordination, il faut être à l'affût du moindre détail, prêt à agir au bon moment pour prendre des décisions, apporter des changements.... » Lazhar Belbaz, qui était cadre au sein de l'Office national de la culture et de l'information où il avait la charge de gérer les opérations culturelles et artistiques et qui, également, activait aux côtés de Fouzia Aït El-Hadj, dans une compagnie théâtrale l'Univers, vient de mettre en scène Lissan Eddin Ibn El Khatib. Cette pièce, écrite par Hassan Meliani, produite par le Théâtre régional de Tizi Ouzou, est présentée dans le cadre de «Tlemcen capitale de la culture islamique 2011».