Au moment où les responsables du ministère font des déclarations sur le couffin du ramadan, lequel devrait, selon eux, être acheminé directement au domicile des nécessiteux, pour «préserver leur dignité», les P/APC, eux, ont déjà voté les enveloppes à distribuer aux personnes recensées dans leurs communes respectives. C'est d'autant plus incompréhensible qu'au ministère de la Solidarité on n'a pas cessé d'affirmer que pour cette année encore, ce seront des denrées qui seront distribuées et non des chèques. «L'opération de distribution du couffin du ramadan a déjà commencé et doit se terminer 48 heures avant le jour ‘'j''.» Cette déclaration d'optimisme, est de Aïssa Khelaf, président de la commission de préparation du ramadan au ministère de la Solidarité nationale, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio algérienne en date du 26 juillet. «Comme à l'accoutumée, nous n'avons rien reçu du ministère de la Solidarité. C'est sur le budget communal que nous allons servir le pécule du couffin du ramadan aux familles nécessiteuses de notre commune», déclarent cependant plusieurs P/APC de la wilaya d'Alger. Une virée à travers certaines APC et le ministère de la Solidarité s'est avérée nécessaire pour éclairer le citoyen. A Raïs Hamidou, une commune balnéaire à l'ouest de la capitale, la municipalité a voté une enveloppe financière, dont le P/APC, Boudjemaâ Zaïoua, refuse de divulguer le montant. «Cette enveloppe est destinée à chacune des 600 familles nécessiteuses recensées à travers les différents quartiers de la commune», a-t-il déclaré. Il est prévu également, selon notre interlocuteur, la mise en service d'un restaurant «Rahma» pour «servir quotidiennement 350 repas». Au sujet des prévisions et de la déclaration de Aïssa Khelaf, le maire de cette localité ignore tout de la teneur et du contenu de l'intervention du représentant du ministère de la Solidarité. Donc ? «Pas concerné, c'est clair. Nous sommes les représentants de la population de la commune», conclut-il. Même son de cloche à Bouzaréah. «L'assemblée, dans sa dernière délibération, a dégagé un pactole de 4 000 dinars pour chacune des 1 000 familles nécessiteuses inscrites sur les registres du service social de la commune», nous dit Aberrahmane Abdi, P/APC de cette commune. A la commune de Gué de Constantine, l'exécutif de l'assemblée élue a dégagé, selon le P/APC par intérim Abdelkader Kaïdi, une enveloppe financière de 800 000 DA sur le budget communal au profit de 1 100 familles nécessiteuses. «Les familles nécessiteuses inscrites sur les registres de la commune, percevront chacune 7 000 DA par mandat carte, payable au niveau du bureau de poste de la localité pour éviter toute éventuelle malversation», dit-il, tout en rassurant la population des nécessiteux. «Ce pécule est disponible au niveau du bureau de poste. Pour la discrétion, chacun des bénéficiaires va recevoir un avis officiel à son domicile», conclut notre interlocuteur. A Bab El-Oued, le P/APC Hacène Kettou, bien qu'en congé, a répondu à notre interrogation. Au niveau de cette commune populaire du centre de la capitale, ce sont pas moins de 1 600 familles qui vont percevoir chacune 5 000 DA, défalqués du budget communal. C'est également au niveau du bureau de poste de cette commune que vont défiler les chefs de famille pour percevoir l'aide financière décidée par les élus locaux. Pour le représentant des citoyens de la commune de Bab El-Oued, «l'aide aux familles nécessiteuses est prélevée du budget communal. Aucun administré de la commune n'a reçu une quelconque aide du ministère de la Solidarité à la veille du mois de carême». A La Casbah, les données sont différentes, cette commune est durement ébranlée par un conflit de leadership opposant le P/APC, Aâmrou Zetili à son équipe. Résultat des courses : le P/APC et les frondeurs sont exclus de la gestion de la commune depuis le mois de septembre dernier. C'est donc Mme Houria Sahel, administrateur chargé de la gestion de la commune, qui nous a entretenus sur les préparatifs du mois au niveau de La Casbah.«Nous avons débloqué 5 millions de dinars sur le budget communal en sus d'une subvention de la wilaya de l'ordre de 8 millions de dinars pour venir en aide aux familles nécessiteuses de la commune. C'est dans la matinée de ce dimanche que 1 261 familles toucheront chacune 4 500 dinars payables au niveau du receveur de la recette principale de la commune», dit-elle. En définitive, entre la déclaration du représentant du ministère de la Solidarité et celles des élus au niveau des communes, le flou est entier. Pour compléter ce tour d'horizon, une virée au siège du ministère de la Solidarité à Birkhadern s'est avérée nécessaire pour nous entretenir à nouveau avec Aïssa Khelaf. Malheureusement, notre déplacement s'est avéré infructueux. «Aïssa Khelaf est en mission à l'intérieur du pays », nous a-t-on dit.