Enlisement n La communauté internationale presse l'ONU d'obtenir une condamnation ferme du régime syrien, sans résultat. Vingt-quatre civils ont été tués hier, lundi, en Syrie, dont dix après la prière du soir, au premier jour du ramadan, par les tirs des forces de sécurité, a affirmé Rami Abdel Rahmane, chef de l'Observatoire syrien des droits de l'homme. «Dix martyrs sont tombés et plusieurs ont été blessés par les tirs des forces de sécurité lors des manifestations dans diverses villes syriennes après la prière des tarawih», a précisé M. Abdel Rahmane, faisant état d'un bilan global pour la journée de vingt-quatre morts. Après la prière, six personnes ont été tuées à Irbine, au nord-est de Damas où des milliers de manifestants ont défilé, une personne a été tuée à Maadamiyé, près de Damas, deux à Lattaquié (nord-ouest) et une à Homs (centre), a-t-il dit. Plus de 150 personnes ont été interpellées également hier soir, lundi, a-t-il ajouté. Hier soir, des chars de l'armée syrienne ont pilonné un quartier résidentiel à la périphérie de Hama, a déclaré un militant sur place. Selon Abdel Karim Rihaoui, chef de la Ligue syrienne des droits de l'homme, des tirs nourris étaient entendus dans tous les quartiers. Mais l'agence syrienne officielle Sana a assuré, pour sa part, que «l'armée poursuivait sa mission dans la ville de Hama, en enlevant les barricades dressées par les groupes de saboteurs aux principales entrées de la ville», évoquant de «vastes affrontements» contre des groupes bien organisés, à l'armement sophistiqué. Située à 210 km au nord de Damas, la ville de Hama a été le théâtre d'immenses manifestations contre le pouvoir ces dernières semaines et 100 personnes y ont été tuées dimanche dernier. Elle est déjà un symbole de la lutte contre le régime depuis la répression, en 1982, d'une révolte des Frères musulmans, qui avait fait 20 000 morts. Les autorités syriennes redoutent particulièrement les prières nocturnes du ramadan, un forum susceptible d'amplifier la mobilisation contre le régime dans un pays où les manifestations se déroulent en général à la sortie des mosquées. Parallèlement, une réunion de consultations d'urgence sur la répression en Syrie contre l'opposition s'est tenue, hier, lundi, au Conseil de sécurité de l'ONU, où Européens et Américains cherchaient à obtenir une condamnation de Damas. Cette réunion s'est terminée sans résultat concret. Un haut responsable de l'ONU a souligné au cours des discussions à huis clos qu'en plus des morts, on comptait 3 000 disparus et 12 000 personnes jetées en prison depuis le début des manifestations contre le régime de Bachar al-Assad en mars. Cent trente-neuf personnes ont été tuées dimanche dans plusieurs villes du pays par l'armée et les forces de sécurité syriennes.