Résumé de la 4e partie n Le soldat de plomb offert par le petit garçon au vieil homme, dit s'ennuyer à mourir dans cette maison pleine de souvenirs... Raconte-moi quelque chose de la petite Maria ! Et mon bon camarade, l'autre soldat de plomb ? Doit-il être heureux, lui ! Ne pourrait-il pas venir me relever de faction ? Oh, emmène-moi ! «Tu n'es plus à moi, répondit le petit garçon. Tu sais bien que je t'ai donné en cadeau au vieux monsieur. Il faut te faire une raison.» Cette fois le vieillard montra à son petit ami des cassettes où il y avait toutes sortes de jolis bibelots des temps passés ; des cartes à jouer, grandes et toutes dorées, comme on n'en voit même plus chez le roi. Le vieux monsieur ouvrit le clavecin, qui, à l'intérieur, était orné de fines peintures, de beaux paysages avec des bergers et des bergères ; il joua un ancien air ; l'instrument n'était guère accordé, et les sons étaient comme enroués. Mais on aurait dit que le portrait de la belle dame, celui qui avait été acheté chez le marchand de bric-à-brac, s'animait en entendant cette antique mélodie ; le vieux monsieur la regardait, ses yeux brillaient comme ceux d'un jeune homme ; un doux sourire passa sur ses lèvres. «Je veux partir en guerre, en guerre !», s'écria le soldat de plomb de toutes ses forces ; mais, à ce moment, le vieux monsieur vint prendre quelque chose sur la cheminée et il renversa le soldat qui roula par terre. Où était-il tombé ? Le vieillard chercha, le petit garçon chercha ; ils ne purent le trouver. Disparu le soldat de plomb ! «Je le retrouverai demain», dit le vieux monsieur. Mais, jamais, il ne le revit. Le plancher était rempli de fentes et de trous ; le soldat avait passé à travers, et il gisait là, sous les planches, comme enterré vivant. Malgré cet incident la journée se passa gaiement, et, le soir, le petit garçon rentra chez lui. Des semaines s'écoulèrent, et l'hiver arriva. Les fenêtres étaient gelées, et l'enfant était obligé de souffler longtemps sur les carreaux, pour y faire un rond par lequel il pût apercevoir la vieille maison. Les sculptures de la porte, les tulipes, les trompettes, on les voyait à peine, tant la neige les recouvrait. La vieille maison paraissait encore plus tranquille et silencieuse que d'ordinaire ; et, en effet, il n'y demeurait absolument plus personne : le vieux monsieur était mort , il s'était doucement éteint. Le soir, comme c'était l'usage dans le pays, une voiture tendue de noir s'arrêta devant la porte ; on y plaça un cercueil, qu'on devait porter bien loin, pour le mettre dans un caveau de famille. La voiture se mit en marche ; personne ne suivait que le vieux domestique ; tous les amis du vieux monsieur étaient morts avant lui. Le petit garçon pleurait, et il envoyait de la main des baisers d'adieu au cercueil. Quelques jours après, la vieille maison fut pleine de monde, on y faisait la vente de tout ce qui s'y trouvait. Et, de la fenêtre, le petit garçon vit partir, dans tous les sens, les chevaliers, les châtelaines, les pots de fleurs en faïence, les fauteuils qui poussaient des knik-knak plus forts que jamais. (A suivre...)