Détermination n Le Président Bachar al-Assad a affirmé vouloir venir à bout des «groupes terroristes», accusés par son régime de semer le chaos dans le pays. «Nous n'allons pas fléchir dans la poursuite des groupes terroristes», a dit le président syrien, qui s'exprimait après une rencontre avec le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, dépêché à Damas pour exhorter le président syrien à cesser la répression qui a fait au moins 34 morts hier, mardi. A son retour à Ankara, M. Davutoglu a dit avoir eu un entretien de six heures et demie avec le président syrien. «Nous avons eu l'occasion de parler de façon claire et nette des mesures à prendre pour que l'armée et le peuple ne se retrouvent pas face à face», a-t-il dit. «Les développements qui surviendront dans les prochains jours seront décisifs quant aux attentes de la Turquie et du peuple syrien», a-t-il ajouté sans autre précision. La Russie a aussi insisté auprès de Damas pour un arrêt des violences et la mise en œuvre de réformes politiques lors d'un entretien téléphonique du ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avec son homologue syrien, Walid Mouallem. L'Egypte a ajouté sa voix au concert des appels contre la répression en Syrie en déclarant que Damas s'orientait vers «un point de non-retour». Son ministre des Affaires étrangères, Mohammed Amr s'est dit très inquiet de la situation qui se détériore «dangereusement». Les organisations des droits de l'homme, Human Rights Watch et Amnesty International ont appelé le Conseil de l'ONU à adopter une résolution pour amener le régime syrien à cesser sa brutale répression. Sur le terrain, les forces de sécurité ont poursuivi leurs opérations de ratissage et perquisitions dans plusieurs villes et le bilan des morts s'est alourdi, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Trente-quatre civils ont été tués, dont 17 dans la ville de Deir Ezzor (est) «prise d'assaut par les chars et des véhicules militaires» , a précisé l'ONG syrienne. 50 personnes y ont été blessées dont certaines grièvement. «Les cadavres sont dans les rues. Des chars se trouvent sur la place Al-Hourriya où d'énormes manifestations se sont déroulées» ces dernières semaines, a-t-elle ajouté en faisant état de «nombreuses arrestations» à Deir Ezzor (430 km au nord-est de Damas). Sur le plan diplomatique, une initiative de l'Inde, du Brésil et de l'Afrique du Sud, qui siègent comme membres non permanents au Conseil de sécurité, doit souligner au gouvernement syrien la «nécessité de dialogue avec la population, la nécessité de mettre fin à la violence et de respecter les droits de l'homme», a indiqué un porte-parole brésilien. L'Algérie appelle au dialogue national «inclusif» L'Algérie a déploré ce mercredi les violences en Syrie et appelé les parties syriennes à la sagesse et au dialogue national «inclusif». «Aujourd'hui, nous ne pouvons que déplorer les violences et exhorter les parties syriennes à faire prévaloir la voie de la sagesse et du dialogue national inclusif pour surmonter la crise et progresser dans la mise en œuvre des réformes politiques annoncées par les autorités syriennes, afin de préserver la sécurité et la stabilité de ce pays frère qui joue un rôle important dans la région», a déclaré à la presse le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani. «L'Algérie — sans s'immiscer dans les affaires intérieures des Etats — réaffirme constamment son attachement à la souveraineté pleine et entière des pays arabes et à leur unité, ainsi qu'au respect des aspirations légitimes des peuples à la liberté, à la démocratie et au développement», a-t-il expliqué.