Synthèse de Ghada Hamrouche La répression sanglante se poursuit en Syrie. Il ne se passe pas un jour sans qu'il apporte son lot de larmes et de sang. Hier, 21 nouvelles victimes sont tombées sous les balles assassines du régime. De nouvelles victimes qui ponctuent l'arrivée en terre syrienne du chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu. Ce dernier a été reçu par le président Bachar al-Assad à qui il venait transmettre un message ferme d'Ankara exhortant les autorités à cesser leur répression sanglante de la contestation. Sur le terrain, les forces de sécurité ont poursuivi ses opérations dans plusieurs villes tuant mardi 21 civils, la plupart à Deir Ezzor (est) où 17 personnes ont péri, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), citant des militants sur place. Deux autres personnes ont été tuées dans la région d'Idleb (nord-ouest) proche de la Turquie et deux à Hama (nord), selon des militants des droits de l'Homme. M Davutoglu devait adresser un message fort aux autorités syriennes leur demandant l'arrêt immédiat de la répression des manifestations anti-régime qui a tué plus de 1600 civils depuis le 15 mars, selon Ankara. «Nous sommes arrivés à bout de patience et c'est pourquoi j'envoie mardi le ministre des Affaires étrangères en Syrie», avait déclaré samedi le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan. La Turquie «ne peut pas rester spectatrice» face à des évènements survenant dans un pays avec lequel elle partage «une frontière de 850 km, des liens historiques, culturels et familiaux», avait-il affirmé. Damas a pour sa part reproché dimanche à Ankara de ne pas avoir dénoncé «les assassinats sauvages perpétrés par les groupes terroristes armés à l'encontre des civils et des militaires», ajoutant que la Syrie «a toujours rejeté les tentatives d'ingérence dans ses affaires intérieures». La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a demandé dimanche au ministre turc des Affaires étrangères de demander aux autorités syriennes de «renvoyer ses soldats dans leurs casernes». Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a insisté, pour sa part, auprès de son homologue syrien, Walid Mouallem, que la priorité devait être l'arrêt des violences en Syrie et la mise en œuvre de réformes politiques et sociales. «La partie russe a souligné que les priorités devaient être l'arrêt des violences et la poursuite, sans tarder, des efforts pour mettre en œuvre de profonds changements politiques et économiques en Syrie», a indiqué le ministère russe dans un communiqué, après une conversation téléphonique entre les deux hommes.Sur un plan politique, le régime paraît de plus en plus isolé, surtout après avoir été lâché par trois monarchies du Golfe, dont l'Arabie saoudite, et condamné par la plus haute institution de l'islam sunnite, Al-Azhar. Dans sa première réaction publique, le roi saoudien Abdallah a annoncé dimanche le rappel de son ambassadeur pour «consultations», appelant Damas à «arrêter la machine de mort, avant qu'il ne soit trop tard». Il a été suivi par le Koweït et Bahreïn qui ont décidé d'une mesure similaire. Depuis le début du ramadhan, le 1er août, des manifestations appelant à la chute du régime ont lieu tous les soirs. Lundi soir, des dizaines de manifestants ont pu défiler dans le cœur de Damas, à Mouhajirine, près d'édifices gouvernementaux, a indiqué un militant des droits de l'Homme. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), quelque 200 personnes ont été interpellées lundi dans la localité de Zamalka, près de Damas, encerclée lundi par les agents de la sécurité.