Détente n Dès la rupture du jeune et une fois la prière des tarawih accomplie, les Oranais se ruent vers les plages pour profiter de la fraîcheur du littoral. Ainsi, les différentes plages de la wilaya connaissent depuis le début du mois sacré un flux exceptionnel de jeunes et d'enfants qui ne peuvent résister à la tentation de la baignade nocturne. Même les familles ne sont pas en reste. Emportant avec elles diverses victuailles et boissons rafraîchissantes, elles profitent de la fraîcheur de l'air marin jusqu'à l'heure du s'hor. A l'instar des différentes wilayas du pays, la rupture du jeune est, en effet, synonyme, pour de nombreuses familles, de sorties nocturnes et de veillées qui se prolongent, parfois, jusque tard dans la nuit. Les terrasses des cafés, des salons de thé, de glaces et des rôtisseries sont ainsi prises d'assaut par une clientèle en quête d'un petit moment d'évasion. Beaucoup de familles, cependant, préfèrent les plages aux terrasses des cafés. La plage du complexe touristique, Les Andalouses, est ainsi envahie, dès la tombée de la nuit, par des familles qui emportent avec elles tout le nécessaire pour des pique-niques qui se prolongent jusqu'à l'heure du s'hor. C'est le cas de Mokhtaria qui déclare venir «quotidiennement» après l'iftar avec sa famille à cette plage, après une longue et fatigante journée passée à la cuisine, en faisant observer que ses enfants ne cherchent pas à se baigner, mais à profiter du plaisir que procure la brise marine. Comme durant la journée, les plages se transforment, également durant la nuit, en terrain de football ou de beach-volley et autres jeux où se mêlent cris et rires des jeunes. Il y a enfin ceux à l'instar de Fethi, ouvrier dans un établissement, qui, dès la rupture du jeûne, se précipitent vers la plage d'Aïn Turc pour s'adonner à d'interminables parties de baignade. Il y vient, dit-il, quotidiennement, en compagnie d'amis, pour soulager son corps après une longue journée de labeur et de jeûne. Une habitude qui se répète, selon lui, chaque année malgré les risques que comportent les baignades nocturnes en l'absence de surveillance et le manque de visibilité et d'éclairage. Il a estimé, à cet égard que contrairement à ce que pensent certains, la baignade «rafraîchissante» du soir est «bénéfique» et elle est «dangereuse surtout pour ceux qui ne savent pas nager». Il est cependant des Oranais qui se rendent à la plage durant la journée pour faire plaisir à leurs petits enfants ou profiter, eux aussi, de la brise marine. Faisant partie de cette catégorie, Mohamed explique, à cet effet, qu'en se rendant à la plage du Cap-Blanc dans la journée, en compagnie de ses enfants, lui permet de respirer l'air marin qui lui procure du repos et du plaisir. Mais qu'il ne se baigne que sur insistance de ses enfants en faisant très attention de ne pas rentrer sa tête dans l'eau, de peur de boire «la tasse» et rompre ainsi le jeûne.