Situation n Une semaine après le début de l'offensive des rebelles libyens, la vie commençait à reprendre son cours à Tripoli. La capitale libyenne était calme ce dimanche matin, au lendemain d'une nuit émaillée d'explosions isolées et de rafales d'armes automatiques, en particulier dans deux quartiers du sud de la ville, Abou Salim et Salaheddine, sans qu'il soit possible de faire la part entre tirs festifs et affrontements. De pareils incidents s'étaient déjà produits la nuit précédente. Les rebelles libyens ont l'habitude de fêter leurs victoires en tirant de longues rafales d'armes automatiques vers le ciel, ponctuées parfois de coups de canon, mais certaines détonations survenues durant la nuit semblaient trop puissantes et isolées pour être des manifestations de joie. Huit jours après le début de l'offensive rebelle, les affrontements ont cessé dans la capitale. L'aéroport et la zone environnante ont été sécurisés, assurent les rebelles, et dans le quartier d'Abou Salim, réputé pro-Kadhafi et théâtre de violents combats jusqu'à jeudi dernier, la vie a repris, les commerces rouvrant petit à petit tandis que les habitants nettoient les décombres. Quant à la zone de Salaheddine, à une trentaine de kilomètres au sud du centre-ville, où des combattants pro-Kadhafi avaient été signalés encore vendredi dernier, elle est également sous contrôle rebelle. Les rebelles redoutent désormais les actions d'éléments pro-Kadhafi isolés à Tripoli. Ils restent notamment très nerveux autour de l'aéroport, craignant la présence de tireurs embusqués. Depuis Benghazi, à l'est du pays, le président du Conseil national de transition (CNT), Moustapha Abdeljalil, a lancé un appel d'urgence humanitaire pour la capitale, qui manque de produits médicaux et alimentaires de première nécessité. A tripoli, la situation ne semblait pourtant pas dramatique. Même si les prix se sont envolés, les magasins sont achalandés. Et si les 2 millions d'habitants de la ville commençaient à manquer d'eau, les rebelles ont affirmé travailler à restaurer ce type de services essentiels. Outre ce début de reconstruction, la priorité des rebelles restait l'arrestation de Mouammar Kadhafi et de ses fils. Certains estiment que l'ancien «Guide» s'est réfugié à Syrte, sa région natale, à 360 km à l'est de Tripoli. Mais dans cette bataille, les rebelles piétinent. Depuis quatre jours, ils sont bloqués par les forces fidèles à Mouammar Kadhafi, installées à Ben Jawad, à 140 km à l'est de Syrte. Pourtant, des négociations sont en cours avec les leaders tribaux de Syrte en vue d'une reddition de la ville. Entrée de Kadhafi et ses proches en Algérie Le MAE dément Le ministère des Affaires étrangères a démenti «de la manière la plus catégorique», l'information relayée par certaines rédactions et agences de presse étrangères relatives au passage en Algérie d'un convoi de véhicules blindés en provenance de la Libye, avec à leur bord de hauts responsables dont Kadhafi. Interrogé par l'APS hier au sujet de cette information, le porte-parole du MAE, Amar Belani, a déclaré que «depuis quelques mois, l'Algérie est ciblée par un flot de fausses informations, dont le caractère fallacieux a été à maintes fois prouvé», précisant qu'«il en est de même pour l'information diffusée par l'agence Mena au sujet de véhicules Mercedes qui auraient prétendument franchi la frontière algéro-libyenne». Ce porte-parole a mentionné, entre autres, que «cette accusation est dénuée de tout fondement et nous la démentons de la manière la plus catégorique».