Un homme a réussi l'exploit de faire sortir le gentil Andrés Iniesta de ses gonds : Mark van Bommel. Et pourtant, les deux hommes étaient coéquipiers à Barcelone lors de la saison 2005-2006, couronnée par un doublé Liga-Ligue des champions. Mais c'est peut-être ce dernier titre qui a marqué le début de cette drôle de rivalité. Préféré à l'Espagnol de 22 ans par Rijkaard en finale face à Arsenal, le Néerlandais avait vu "Casper", entrer à la pause pour prendre les rênes. L'ancien capitaine du PSV Eindhoven avait alors perdu toute influence dans le jeu catalan au point d'être remplacé par Larsson à la 61e, furieux... Quatre ans plus tard, en finale du Mondial 2010, le rugueux van Bommel s'est trouvé au marquage d'Iniesta. Et, comme lors d'un Barça-Bayern d'avril 2009 (4-0), il n'y a pas été par quatre chemins pour le stopper... Dès la 22e minute de jeu, il a écopé d'un carton jaune pour un tacle très appuyé. La tension est montée tout au long de la partie, et Iniesta a alors craqué à la 77e. Fou de rage à force de prendre des coups de la part du "Boucher", l'Espagnol lui avait mis une claque ! L'arbitre, qui aurait pu l'expulser, a choisi de laisser les deux hommes sur le terrain. Quelques minutes plus tard, à la 116e, Iniesta marquait le seul but du match et offrait son premier titre mondial à la Seleccion. Comme avant au PSV ou au Bayern qui le regrette encore, Van Bommel, lui, est devenu «indispensable» au Milan selon Adriano Galliani : «Il est notre général». Sur le banc contre la Lazio vendredi, le Néerlandais de 34 ans a changé le visage des Rossoneri lorsqu'il est entré en jeu (2-2). Passeur émérite, régulateur avisé, il fait partie des grands du football européen. Pourtant, il ne s'est pas imposé au Barça. Capable de faire des bras d'honneur au public du Real Madrid ou de frapper les parties génitales de Meira en 2007, arbitrant en permanence à la place de l'homme en noir ou jouant toujours les coudes écartés, il n'a jamais caché son tempérament, comme il l'expliquait en 2007 : «Il faut parfois savoir faire mal, quitte à recevoir un avertissement, si c'est pour aider l'équipe. C'est ainsi que j'ai été éduqué».