Les larmes aux yeux mais la t�te haute, les joueurs du PSV Eindhoven ont quitt� la Ligue des champions au stade des demi-finales apr�s avoir donn� une le�on de football mercredi au Milan AC (3-1), qualifi� de justesse pour la finale par la gr�ce de son froid r�alisme. Apr�s avoir remont� le handicap conc�d� au match aller (2-0) gr�ce � des buts de Park Ji-sung (9') et Phillip Cocu (65'), les champions des Pays-Bas se rapprochaient d'Istanbul lorsqu'un but d'Ambrosini dans la derni�re minute vint refroidir le bouillant Philips Stadium. Le 3-1 sign� � l'ultime seconde par Cocu, encore lui, ne changeait rien � l'affaire m�me s'il traduisait dans les chiffres la nette domination batave. Car il n'y en a eu que pour le PSV mercredi soir. Et aucun observateur n'aurait cri� au scandale si les hommes de Guus Hiddink s'�taient octroy�s le droit de d�fier Liverpool (qualifi� la veille face � Chelsea) au stade ultime de la C1 le 25 mai en Turquie. 61% de possession de balle sur l'ensemble du match, quinze tirs au but, six grosses occasions, trois buts inscrits : les statistiques �voquent l'enfer v�cu par le grand Milan dans le Brabant n�erlandais. "Jamais �t� aussi d��u" Les co-leaders de la S�rie A ont souffert comme jamais cela ne leur �tait arriv� cette saison en Ligue des champions, priv�s de ballons et d'oxyg�ne par un opposant pratiquant par moment un football de r�ve. "Le PSV �tait un grand adversaire qui m�rite tous nos compliments. Je comprends leur d�ception apr�s notre but tomb� � la derni�re minute, mais c'est la loi du football", commentait froidement Carlo Ancelotti, l'entra�neur soulag� du Milan AC. "Face � une �quipe survolt�e, nous avons eu le m�rite de rester dans le match. Nous avons �merg� physiquement dans les derniers instants, notre qualification est donc m�rit�e", jugeait le buteur Massimo Ambrosini, un rien cynique. La fiert� d'avoir fr�l� un improbable exploit et la d�ception d'avoir loup� le coche de tr�s peu se disputait dans l'esprit des joueurs n�erlandais. "J'en suis malade", disait Cocu. "Je n'ai jamais �t� aussi d��u", l�chait le capitaine Mark Van Bommel. Cinqui�me finale "Je suis d��u mais fier, racontait Guus Hiddink. Mes joueurs ont offert un spectacle total au public, en pratiquant un football magnifique face � l'une des meilleures �quipes du monde. L'Europe a vu un grand PSV." Le match retransmis dans 98 pays aura en effet �t� une belle promotion pour le sport roi. Elimin�, le PSV sort grandi de l'�preuve aux yeux des amateurs de jeu offensif. "Sur le plan du jeu, au vu du d�roulement des deux matches, nous m�ritions largement plus que Milan une place en finale. Mais savoir d�fendre et inscrire un but en fin de match, c'est aussi une qualit�. M�me si c'est dur pour nous, il faut l'admettre", remarquait sportivement le grand Jan Vennegoor of Hesselink. Sacr� champions des Pays-Bas il y a dix jours, finaliste de la Coupe nationale � la fin du mois, le PSV a r�alis� une grande saison. Tandis que Milan pourrait terminer sur un bilan exceptionnel en cas de doubl� Calcio-Ligue des champions. Depuis que la Coupe d'Europe des clubs champions est devenue la Ligue des champions en 1992-93, Milan s'est qualifi� pour la finale � cinq reprises: en 1993, 1994, 1995, 2003 et maintenant en 2005. Le club lombard d�tient seul le record de participations � la finale. Un tel palmar�s ne doit rien au hasard. Mais Milan, souvent vant� pour son football offensif, a parfois d� aussi se contenter de r�alisme. La marque des grands, sans doute. SELON UN OFFICIEL DE L'UEFA Mourinho pourrait subir de nouvelles sanctions L'entra�neur portugais de Chelsea, Jos� Mourinho, a �t� critiqu� par un officiel de l'Union europ�enne de football (UEFA) et pourrait �coper de nouvelles sanctions apr�s ses propos sur l'arbitrage de la demi-finale de Ligue des champions perdue � Liverpool. Liverpool s'est qualifi� le 3 mai pour la finale gr�ce un but de Luis Garcia au match retour, apr�s un match nul (0-0) � l'aller, un but qui avait arrach� ce commentaire � Mourinho : "Ils ont marqu�, si l'on peut dire parce que peut-�tre il vaudrait mieux dire que l'arbitre assistant a marqu�". Le Su�dois Lars-Ake Bj�rck, membre de la commission des arbitres de l'UEFA, a estim� que de tels propos visant l'arbitre assistant slovaque Roman Slysko, �taient "dommageables pour le football". "C'est incroyable. Il n'a pas encore tir� les le�ons de ses erreurs pass�es", a affirm� Bjorck, en se r�f�rant � la suspension de Mourinho pour deux matches de Ligue des champions suite aux incidents survenus dans le cadre du 8e de finale aller FC Barcelone- Chelsea (2-1), le 23 f�vrier. La commission de discipline de l'UEFA lui avait �galement inflig� une amende de 20.000 francs suisses (12.911 euros) et sanctionn� Chelsea de 75.000 FS (48.417 EUR) d'amende. A l'issue du match perdu � Barcelone, le 23 f�vrier dernier, Mourinho avait accus� son homologue n�erlandais Frank Rijkaard d'avoir rendu visite � l'arbitre du match, Anders Frisk, � la mi-temps. L'arbitre su�dois, qui avait exclu durant cette rencontre l'attaquant des Blues, Didier Drogba, alors que Chelsea menait 1-0, avait par la suite d�cid� de mettre un terme � sa carri�re apr�s avoir re�u des menaces de mort de la part de "supporteurs" du club anglais. "Si l'UEFA a un rapport sur ces nouvelles d�clarations, nous le traiterons rapidement. Ce genre de d�claration est dommageable pour le football. J'esp�re de tout mon coeur que l'arbitre assistant ne subira pas le m�me traitement qu'Anders. On ne peut qu'esp�rer que les paroles de Mourinho n'aboutiront pas aux m�mes tristes cons�quences que la derni�re fois", a ajout� Lars-Ake Bjorck, membre influent de la commission des arbitres.
La semaine maudite des clubs n�erlandais Les clubs n�erlandais du PSV Eindhoven, mercredi en Ligue des champions, et de l'AZ Alkmaar, jeudi en Coupe de l'UEFA, �limin�s tous deux dans les derni�res secondes de leurs demi-finales retour respectives, ont v�cu une semaine maudite marqu�e du sceau de la malchance. Le PSV, dominateur (3-1) du Milan AC, et l'AZ, vainqueur 3-2 du Sporting du Portugal, n'ont �t� �limin�s qu'en vertu du r�glement favorisant l'�quipe ayant inscrit le plus de buts � l'ext�rieur en cas d'�galit� � l'issue des deux rencontres. Et, chaque fois, le sc�nario � suspense s'est r�v�l� dramatique pour les deux formations bataves qui ont encaiss� dans les derni�res secondes un but synonyme d'�limination. Mercredi, tandis que le PSV s'attendait � disputer la prolongation face � Milan, Ambrosini surgissait et marquait � la 91e minute, en reprenant de la t�te un centre du Br�silien Kaka, pour qualifier le club lombard. La sc�ne, cruelle pour les vaincus, �tait identique 24 heures plus tard � Alkmaar. Alors que l'AZ menait 3-1 en fin de prolongation et pensait tenir sa qualification pour la finale — le Sporting s'�tait impos� 2-1 � l'aller —, Garcia marquait lui aussi de la t�te, sur le dernier corner, pour finalement qualifier le Sporting du Portugal qui disputera le 18 mai la finale de la C3 � domicile, dans son stade Jos�-Alvalade � Lisbonne. Chaque fois, les derniers instants de match auront �t� fatals aux N�erlandais. Au PSV, Phillip Cocu invoquait un probl�me physique apr�s la match plein livr� par son �quipe. "Notre prestation avait demand� une telle �nergie que nous manquions de lucidit� et d'organisation en fin de match. Milan en a remarquablement profit�", notait le milieu de terrain batave. A Alkmaar, c'est plut�t de malchance dont parlaient les joueurs. "Nous nous sommes cr�� les meilleures occasions. Nous avons heurt� le cadre du but adverse et inscrit trois buts mais cela n'a pas suffi", regrettait le gardien Henk Timmer. Et comme si cela ne suffisait pas au malheur des N�erlandais, ceux-ci avaient le sentiment d'avoir �t� �limin�s suite � un but non valable : le but inscrit par Garcia l'a �t� de l'�paule et non de la t�te, affirmaient certains joueurs, alors que les images t�l�vis�es n'�taient pas assez claires pour �tablir la v�rit�. "Au Portugal, il y avait le miracle de Fatima. D�sormais ils ont aussi le miracle de Garcia", a r�ussi � plaisanter l'entra�neur de l'AZ, Co Adriaanse. "Il y avait la main de Dieu (ndlr: le fameux but de Maradona contre l'Angleterre au Mondial-1986). Voici l'�paule de Garcia. Nous n'avons pas eu de chance", a-t-il ajout�, parlant m�me "d'un mal n�erlandais" � propos des buts encaiss�s en toute fin de rencontre.