Concertations n Le débat sur une éventuelle augmentation du Snmg vient d'être engagé avec les interventions des représentants du patronat au lendemain de l'annonce de la tenue d'une tripartite le 29 septembre. M.Habib Yousfi, président de la Confédération générale des entrepreneurs algériens (CGEA) s'est exprimé ce matin sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale sur cette revendication, au demeurant légitime du front social. À propos de la position de l'organisation patronale qu'il préside par rapport à l'augmentation du Snmg, l'intervenant a répondu : «Nous n'allons pas dire non. Il n'est pas nécessaire de le faire dans la mesure où aujourd'hui le pays a besoin de ses partenaires pour essayer d'aller de l'avant. Nous allons sereinement débattre de ce problème et j'espère que nous arriverons à un consensus». Et cela tout en précisant que la question du Snmg est «une prérogative des pouvoirs publics et il ne s'agit pas seulement de l'entreprise». Mais le président de la CGEA a lié explicitement toute augmentation du salaire ou du Snmg à la réalité du climat des affaires et de la situation des entreprises algériennes qui est loin d'être reluisante. Selon lui, les pouvoirs publics doivent se pencher davantage sur les problèmes qui empêchent l'entreprise algérienne d'évoluer. «Il faut une amélioration du climat des affaires parce que les entreprises souffrent d'une régulation incomplète, c'est-à-dire qu'il n'y a pas de décisions suffisantes qui puissent permettre à l'entreprise d'évoluer. Je ne fais pas allusion seulement à la problématique de l'informel, mais il y a quelques contraintes administratives qu'il y a lieu de lever. Il y a aussi une très mauvaise compréhension du système financier en matière de collaboration avec une démarche commune qui puisse aboutir à booster l'entreprise», estime-t-il tout en soulignant que «l'augmentation du salaire suppose aussi l'étude des possibilités des entreprises et quel en serait l'impact sur leurs charges ? Il y a des problèmes à résoudre», a-t-il ajouté. Interrogé sur le soutien des pouvoirs publics aux entreprises, M. Yousfi a déclaré : «Il y a des mesures encourageantes et une volonté de reprendre le dialogue serein en matière de développement de la PME/PMI mais seulement il faut aller vers d'autres décisions courageuses pour qu'on puisse permettre de mobiliser l'ensemble des potentialités.» Par ailleurs, le président de la CGEA considère que le climat actuel des affaires favorise davantage «l'importation que la production». Le problème de l'argent qui dort dans les banques «au lieu de le consacrer au financement de l'entreprise». C'est un des «aspects des problèmes économiques qui se posent en Algérie». «Je souhaite que la base monétaire qui est actuellement au niveau des banques soit mise dans le circuit économique», a-t-il déclaré tout en estimant que l'argent investi a servi beaucoup plus le circuit import-import qu'au secteur de la production. Madjid Talbi