Décision n Le président palestinien va demander au Conseil de sécurité l'adhésion d'un Etat de Palestine en dépit de l'opposition des USA. «Nous irons au Conseil de sécurité...», a déclaré Mahmoud Abbas devant la direction palestinienne à Ramallah en Cisjordanie. «Après mon discours devant l'Assemblée générale le 23 septembre prochain, je présenterai la demande d'adhésion au secrétaire général afin qu'il la transmette au président du Conseil de sécurité.» «Notre option est le Conseil de sécurité», a-t-il insisté, adressant ainsi une fin de non-recevoir aux demandes des émissaires américains, de l'Union européenne et du Quartette sur le Proche-Orient (les Etats-Unis, la Russie, l'UE et l'ONU) qui se sont succédé pour le dissuader d'emprunter cette voie. «C'est notre droit légitime de demander l'adhésion à part entière de l'Etat de Palestine à l'ONU», a-t-il dit, assurant vouloir ainsi «mettre fin à une injustice historique en accédant à l'indépendance comme tous les autres peuples de la Terre, dans un Etat palestinien sur les lignes du 4 juin 1967». «Après cela, nous pourrons revenir aux négociations sur des bases claires approuvées par tous sur les questions de statut final : Jérusalem, les réfugiés, l'eau, la sécurité et les colonies et nos valeureux prisonniers», a expliqué Abbas. «Nous n'allons pas à l'ONU pour isoler ou délégitimer Israël mais l'occupation israélienne», a-t-il assuré. «Il n'y a pas de plus grand intérêt palestinien que l'unité nationale et la fin de la division», a-t-il ajouté, en référence au processus de réconciliation avec le Hamas, qui contrôle Gaza. Alors que se profile une confrontation à l'ONU, le Président américain Barack Obama doit rencontrer le Premier ministre israélien la semaine prochaine à New York. Israël et les Etats-Unis s'opposent à la demande d'adhésion d'un Etat de Palestine, arguant que la paix ne peut être le résultat que d'un retour à des négociations directes totalement gelées depuis un an. Les Palestiniens estiment au contraire que cette accession au statut d'Etat permettrait de refonder les négociations de paix sur de meilleures bases en corrigeant le déséquilibre des forces avec Israël. Les Etats-Unis ont réaffirmé, hier, vendredi, leur opposition au projet des Palestiniens, après le discours du Président palestinien Mahmoud Abbas. «Tout mouvement à New York dans ce sens serait contre-productif vis-à-vis de la vraie priorité, qui est une négociation directe entre les parties», a déclaré Mark Toner un porte-parole du département d'Etat. Au-delà de cette réaction attendue, Toner a assuré que la diplomatie américaine allait «continuer à travailler, aujourd'hui, demain et pendant l'assemblée générale de l'ONU pour les ramener à la table des négociations, tout en sachant que toute action à New York sera néfaste pour le processus». R. I. / Agences