L'interprète de musique hawzie, Lila Borsali, a donné vendredi à la basilique de Notre-Dame-d'Afrique (Alger) un récital musical haut en couleur, typique de sa région natale, Tlemcen. En robe traditionnelle de couleur mauve, ornée de motifs dorés, Lila Borsali, assise à l'avant de dix musiciens, kwitra (genre de luth) entre les mains, a gratifié l'assistance d'une nouba dans le mode Rasd Dhil, interprétée selon les règles du Gharnati (école de Tlemcen), suivie d'extraits du patrimoine hawzi et même hawfi, chants propres aux femmes de la région. D'une voix cristalline, cette jeune artiste, à peine la trentaine, a débuté sa nouba, après une touchia exécutée par l'ensemble de l'orchestre, par un mçadar Qad Gharred et terminé en beauté par un Khlass Djoul Djoul en entrecoupant l'enchaînement des différents morceaux par un istikhbar dans le mode moual Lamma Tarakoum. Marquées par un «charmant» vibrato, les vocalises dégagées par les cordes vocales de Lila Borsali résonnaient bien avec l'acoustique du lieu. La deuxième partie du récital a comporté du hawfi, chants que les femmes nubiles de Tlemcen d'antan improvisaient en jouant à la balançoire. Ce genre de musique féminine a été immortalisé grâce à de célèbres chanteuses comme Maâlma Yamna et Chikha Tetma. Fidèle au dérivé du patrimoine musical andalou de la région de Tlemcen, en l'occurrence le hawzi, l'artiste a préféré clore son programme par deux morceaux : Tlemcen Ya H'mam et Bet Andi El Barah, avec beaucoup de nostalgie, à la fois dans la voix et dans l'expression de son visage angélique au sourire timide, mais radieux. APS