Dans le cadre des échanges interculturels et des rapprochements entres communautés, la voix cristalline de l'interprète tlemcenienne de la musique andalouse Lila Borsali s'élèvera dans les airs de l'un des joyaux du patrimoine architectural algérien, la Basilique de Notre Dame d'Afrique, pour un concert exceptionnel de musique andalouse, demain à 15 heures.Considérée comme l'une des plus talentueuses interprètes de ce style musical, Lila Borsali a su s'imposer sur la scène artistique par sa maîtrise du répertoire andalou, autant celui de l'école de Tlemcen que celui d'Alger.Dès son plus jeune âge, Lila Borsali est bercée aux douces mélodies de la musique andalouse au sein d'une grande famille tlemcenienne de mélomanes. Vers l'âge de onze ans, elle devient l'élève assidue de maître Bekkaï qui dirige une classe d'initiation à la musique. Elle y apprend à jouer de la mandoline. Peu de temps après, elle rejoint la célèbre association Ahbab cheikh Larbi Bensari qui était dirigée par Fawzi Kalfat. Grâce à son talent inné et sa voix cristalline elle devient rapidement une des solistes de la formation avec laquelle elle participe à de nombreux concerts et festivals ainsi qu'à l'enregistrement d'un CD à Radio France : une Nouba Zidane où elle interprète un insiraf «ya ghazal dabyu el hima».En 1995, elle quitte Tlemcen pour Paris et devient co-fondatrice de l'association Les Airs andalous que dirige Abdelkrim Bensid. Lila Borsali délaisse la mandoline et opte pour un instrument plus traditionnel, la kouitra.Pendant son séjour parisien, elle peaufine ses talents de musicienne et d'interprète notamment en côtoyant d'illustres maîtres de la musique andalouse tel le défunt Amine Mesli et Yahia Ghoul. A l'aube du nouveau millénaire, l'interprète de la musique andalouse de l'école de Tlemcen est de retour en Algérie où elle intègre l'association Les Beaux Arts d'Alger sous la direction de Abdelhadi Boukoura. Elle participe avec cette association à diverses manifestations et enregistre avec l'orchestre une nouba rasd où elle interprète un insiraf.Devenue une voix incontournable sur les scènes musicales dédiées à la nouba et au hawzi mettant autant à l'honneur les virtuoses de l'école d'Alger et de Tlemcen, c'est tout naturellement qu'elle sort son premier opus solo, l'année dernière, intitulé Fraq lahbab dans le genre hawzi. Elle confiera aux médias lors de la sortie de l'album que son «souci est d'apporter modestement ma contribution à la sauvegarde de ce patrimoine merveilleux […], mais aussi et surtout d'être dans cette exigence permanente d'aller chaque fois plus loin en quête de ce qu'il pourrait m'ouvrir, sur ce qu'il continue à produire à partir de lui-même comme trésors inestimables».En pleine préparation de son deuxième album dédiée cette fois à la nouba, Lila Borsali a enchaînée récemment une série de concerts en Algérie, principalement avec l'Ensemble régional de Tlemcen, notamment, dans le cadre de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011». S. A.