Situation n Les forces du nouveau régime en Libye font face à une résistance farouche des troupes fidèles à Mouammar Kadhafi. Sur le terrain, les combattants, dont certains entrent et sortent au gré des combats dans ces deux villes, parlent d'une forte résistance des pro-Kadhafi qui utilisent roquettes, obus et artillerie lourde mais aussi de tireurs embusqués pour défendre leurs bastions, où la situation est mouvante. A Bani Walid, une vaste oasis située à 170 km au sud-est de Tripoli, de violents combats avaient eu lieu, hier, samedi, en fin d'après-midi après une contre-attaque des pro-Kadhafi qui a fait au moins un mort et plusieurs blessés dans les rangs du nouveau régime, selon des combattants du Conseil national de transition (CNT). «Ils ont rasé la position après l'avoir visée avec au moins sept roquettes de type Grad», a déclaré l'un des combattants du nouveau régime, Omar Ali Ramadan, revenu du front, alors que les ambulances faisaient des allers-retours pour transporter les victimes. Déjà la veille, ces combattants avaient dû opérer un repli tactique dans la nuit pour éviter, selon eux, d'être pris sous les tirs des tireurs embusqués dans cette ville à la topographie compliquée. A Syrte, dans la région natale de Mouammar Kadhafi à 360 km à l'est de Tripoli, les forces du CNT ont continué de progresser mais ont dû faire marche arrière sous le feu des pro-Kadhafi. Des sources médicales dans un hôpital de campagne dressé par les forces du nouveau régime ont annoncé avoir reçu au moins dix morts et une quarantaine de blessés. Dans plusieurs quartiers, les pro-Kadhafi ont attaqué les forces du CNT à l'artillerie lourde et à la roquette, tandis que ces derniers ont répliqué avec des roquettes Grad, selon des témoins. La ville était également survolée en permanence par des avions de l'Otan. Au moins 6 000 combattants du CNT sont mobilisés sur ce front, selon un commandant du Conseil militaire de Misrata, Salem Jeha, qui a assuré que l'aéroport au sud de la ville était désormais sous contrôle des pro-CNT. Il a précisé que la moitié des civils avait fui la ville, soulignant que les anti-Kadhafi faisaient leur possible pour éviter toute perte innocente. «Nous nous concentrons désormais sur une poignée de bâtiments dans la ville et dans ses environs. Il y a des poches de résistance mais elles ne seront pas capables de vaincre les forces massives des révolutionnaires», a-t-il ajouté. Mais selon Rauf al-Mansouri, un combattant revenant du front, personne ne contrôle encore l'aéroport, et encore moins la ville. «Nous ne tenons même pas 5% de Syrte parce que nous ne faisons que pénétrer puis ressortir». Lors d'une conférence de presse à Tripoli, le porte-parole de la branche militaire du CNT, Ahmad Bani Bani s'est montré nettement plus optimiste : «dans quelques jours, la situation va complètement changer à Syrte et Bani Walid, qui seront sous notre contrôle». Et selon lui, l'annonce de la chute de Syrte et Bani Walid sera suffisante pour vaincre la résistance des «mercenaires» à Sebha, dernier des principaux bastions pro-Kadhafi à 750 km au sud de Tripoli. R. I. / Agences