Options n L'échec du Quartette sur le Proche-Orient à s'entendre sur une formule pour reprendre les négociations conforte les Palestiniens dans leur démarche vers le Conseil de sécurité. «Je ne pense pas qu'il y ait une chance pour le Quartette, de changer de position» lors d'une réunion prévue pour aujourd'hui dimanche à New York, a affirmé le négociateur Nabil Chaath, membre de la délégation palestinienne à l'ONU. «Le projet proposé au Quartette est d'inspiration américaine, nous le rejetons et des membres du Quartette le rejettent. Il s'agit d'un projet qui omet la question de la colonisation et son arrêt», a précisé Chaath, hier, samedi, à Ramallah en Cisjordanie. Le dirigeant palestinien faisait référence à des «discussions menées par les Américains pour persuader Tony Blair, l'envoyé spécial du Quartette (Etats-Unis, Russie, UE, ONU), de publier un communiqué appelant à la reprise des négociations». «Ce que nous proposent M. Blair et la délégation américaine, c'est une modification des références du processus de paix. Ils ne réclament pas l'arrêt de la colonisation, présentée comme une évolution démographique naturelle, évoquent un Etat juif et ne parlent que des besoins d'Israël en matière de défense», a-t-il ajouté. «Cet échec à parvenir à la formulation d'un communiqué encourage les Palestiniens à aller au Conseil de sécurité des Nations unies», a-t-il souligné. Le Président Mahmoud Abbas, en annonçant vendredi dernier qu'il allait déposer le 23 septembre prochain la demande d'adhésion d'un Etat de Palestine à l'ONU, qui doit obligatoirement être soumise au Conseil de sécurité, a adressé une fin de non-recevoir aux émissaires américains, européens et du Quartette qui se sont succédé ces derniers jours pour le dissuader d'emprunter cette voie. En juillet, dernier, Russes et Européens n'étaient pas parvenus à s'entendre avec les Américains sur une déclaration susceptible de donner un nouvel élan au processus de paix. La voie du Conseil de sécurité est vigoureusement combattue par les Etats-Unis. En effet, un an après avoir souhaité qu'un Etat palestinien soit accueilli au sein des Nations unies, le Président américain se retrouve dans la position d'avoir à agiter la menace d'un veto. Son administration privilégie une reprise des négociations de paix israélo-palestiniennes, qui sont au point mort. «Les Etats-Unis sont dans une position impossible et vont, une fois de plus, se retrouver du mauvais côté d'un vote à l'Assemblée générale» où les Palestiniens vont recevoir un soutien écrasant, commente Jon Alterman, spécialiste du Moyen-Orient au sein du groupe de réflexion CSIS de Washington. De son côté, l'Union européenne qui n'est pas sur la même ligne que Washington a pris «note» de la volonté palestinienne d'adhérer à l'ONU, voulant toujours croire à une «solution constructive» susceptible de conduire rapidement à une reprise des pourparlers de paix, enlisés depuis un an. De son côté, Israël s'oppose à toute initiative palestinienne à l'ONU. En attendant le 23 septembre, un chef du Fatah, le parti du président Abbas, a appelé à des manifestations pacifiques la semaine prochaine dans un texte publié, hier, samedi, à Gaza. R. I. / Agences