Les pays arabes projettent de soumettre un projet de résolution au Conseil de sécurité de l'ONU contre la construction des colonies juives, et ils vont se tourner vers l'Assemblée générale de l'ONU si les Etats-Unis s'opposent à ce projet, a indiqué un responsable palestinien. L'Assemblée générale de l'ONU est similaire avec le Conseil de sécurité de l'ONU en matière de sa capacité d'appeler à des sanctions contre le pays qui n'applique pas ses résolutions, a indiqué Nabil Shaath, un négociateur palestinien. Même si les Etats-Unies opposent leur veto à ce projet de résolution, les Palestiniens peuvent parvenir à une résolution contre la construction des colonies juives adoptée par l'Assemblée générale de l'ONU, étant donnée que le monde arabe, l'Amérique latine et les pays africains sont susceptibles de voter en faveur de ce projet, a indiqué M. Shaath. Pour sa part, le Premier ministre palestinien, Salam Fayyadh, a estimé que la naissance d'un Etat palestinien libre et indépendant "est devenue très proche", soulignant une "conscience internationale grandissante" sur la nécessité de recouvrer tous les droits légitimes du peuple palestinien. "Il est clair qu'il y a une conscience internationale grandissante et un consensus mondial autour du droit légitime du peuple palestinien à établir un Etat indépendant", a déclaré dimanche le chef du gouvernement palestinien. Mais, ajoute-t-il, "cela demande davantage d'efforts et de préparation en vue de parvenir à cet objectif de créer un Etat libre et indépendant" qui devient "proche". S'exprimant lors d'une rencontre en Cisjordanie, M. Fayyadh a indiqué que "quant il est heureux, le peuple palestinien fait davantage d'efforts pour aller de l'avant vers la réalisation de ses objectifs, dont notamment finir avec la colonisation israélienne, et établir un Etat palestinien libre et indépendant". Les Palestiniens ont décidé d'annoncer unilatéralement la création de leur Etat indépendant comme seule alternative après l'échec des Etats-Unis dans sa mission de relancer le processus de paix, finalement toujours bloqué par la poursuite de la colonisation, a-t-il ajouté. Ils ont aussi choisi de recourir au Nations unies pour leur demander de reconnaître l'Etat palestinien. Sur cette question, le président palestinien Mahmoud Abbas, a, lui aussi, appelé dimanche le Quartette international pour le Proche-Orient à clarifier sa position et à "ne pas limiter son travail seulement dans des visites dans la région sans résultats". M. Abbas a demandé au Quartette internationale de soutenir et même d'approuver la déclaration adoptée en décembre 2009 par les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne (UE) à Bruxelles, dans laquelle ils ont exprimé leur soutien à un Etat palestinien indépendant et jugé illégale la colonisation israélienne. "Nous avons discuté avec les pays arabes d'une rencontre avec le Quartette pour que ce dernier adhère à l'importante déclaration approuvée en décembre dernier par l'Union européenne (UE)", a dit le chef de l'Autorité palestinienne. Cette position a été réaffirmée par le Premier ministre palestinien Salam Fayyadh qui a jugé samedi qu'il était temps de développer le rôle du Quartette, lequel ne "ne doit pas se limiter dans l'organisation de simples réunions pour annoncer ses positions". "Il est temps pour la communauté internationale d'assumer directement ses responsabilités politiques et juridiques pour mettre un terme à la colonisation israélienne dans les territoires palestiniens", a-t-il insisté. L'UE avait souligné récemment le caractère illégal des activités de colonisation juive dans les territoires palestiniens occupés, et a réaffirmé sa volonté d'agir pour la création d'un Etat palestinien "souverain". Deux pays d'Amérique latine, le Brésil et l'Argentine, avaient annoncé dernièrement la reconnaissance de l'Etat palestinien dans les frontières de 1967, alors que l'Uruguay s'apprête à les suivre début 2011. De son côté, la Russie, membre du Quartette, a appelé dimanche à une réunion urgente de ce Quartette au niveau ministériel pour débloquer la situation au Proche-Orient pour une reprise des discussions entre les Palestiniens et les Israéliens, interrompues en raison de la poursuite de la colonisation juive. Ces développements interviennent au moment où l'Administration américaine continue d'entretenir le doute quant à ses projets pour relancer les négociations entre Palestiniens et Israéliens, après avoir proposé des discussions indirectes, jugées "insuffisantes" et "sans crédibilité" par les Palestiniens. Pour le négociateur palestinien Nabil Chaath, le processus de paix est dans un "coma profond" et les propositions de la Maison blanche pour le relancer sont "totalement inutiles" en l'état. Les Palestiniens réclament avant toute reprise de ces discussions avec l'occupant israélien, des références politiques claires, dont la fin de l'occupation des territoires palestiniens occupés en 1967 avec El-Qods comme capitale de leur futur Etat indépendant et souverain. Dans cette optique, M. Chaath a fait savoir que les pays arabes préparent un projet de résolution contre la construction des colonies juives dans les territoires palestiniens occupés, devant être soumis au Conseil de sécurité des Nations unies. Le responsable palestinien a souligné que ce projet de résolution peut être soumis à l'Assemblée générale de l'ONU même dans le cas où les Etats-Unis opposent leur veto, en ajoutant que l'Assemblée onusienne est capable d'appeler à des sanctions contre les pays qui n'appliquent pas ses résolutions.