La ville de Yemma Gouraya est, depuis ce matin, isolée du reste du pays, les accès y menant ayant été fermés par la population. Au cœur des revendications de celle-ci, les problèmes du logement, de l'eau, des routes et du développement économique et social de la région. Béjaïa était en colère ce matin. Les principales routes nationales menant à la ville étaient coupées à la circulation, par la population, depuis les premières heures de la matinée de ce dimanche. La Route Nationale N°9, reliant Béjaïa à Sétif, l'un des plus importants axes routiers de l'Est du pays, était ainsi bloquée en trois endroits : Tichy, Irayahen et Quatre-Chemins (situés à la sortie est de la ville). A Tichy, une ville balnéaire à l'est de la ville, un promoteur a augmenté les prix LSP des logements, provoquant l'ire des citoyens qui ont procédé à la fermeture de la RN N°9. Le port et l'aéroport étaient également inaccessibles par les chemins habituels. «Il faut faire tout un détour pour accéder au port et à l'aéroport Abane-Ramdane, du fait que la route principale y menant est bloquée par des manifestants en colère», déclare à InfoSoir un habitant de Ireyahen, dans le centre-ville de Béjaïa. Aux Quatre-Chemins, à la cité Sidi Ali Lebhar, les manifestants, en fermant la route, dénonçaient «l'état catastrophique de l'assainissement de leur cité et le manque d'eau potable». A Oued Amizour, à l'est de la wilaya, la route a été également fermée par les citoyens. A Akbou, une localité à l'Est de Béjaïa, la situation a carrément dégénéré : des pneus brûlés et des routes bloquées... C'est l'émeute. Selon d'autres sources, à Adekkar, la population a fermé, ce matin, les sièges de l'APC et de la daïra pour exiger «un plan de développement conséquent de leur commune». C'est la deuxième fois en moins d'une semaine que les habitants de cette localité ferment les sièges de ces deux institutions. La première action a été menée mardi dernier. L'affichage, mercredi, de la liste des 80 bénéficiaires de logements sociaux a exacerbé les tensions. Selon quelques manifestants, les listes sont entachées «d'un clientélisme avéré», en citant certains bénéficiaires qui ne sont pas dans le besoin, selon eux. Les manifestants réclament tous de l'eau potable, l'amélioration de l'état des routes, le gaz naturel, etc. La wilaya de Béjaïa enregistre un retard considérable dans le développement. Les routes saturées sont en très mauvais état, des délestages d'électricité sont réguliers en été comme en hiver, le taux de raccordement au gaz est l'un des plus faibles en Algérie et même les infrastructures sportives sont rares. K. B.