Rendez-vous n Les portes du Salon International du livre d'Alger dans sa 16e édition s'ouvrira demain et se poursuivra jusqu'au 1er octobre. Le commissaire du Salon, Smaïn Amziane, a indiqué, hier, dans un point de presse, que pour cette présente édition dont le Liban est l'invité d'honneur, le Sila va privilégier les auteurs algériens notamment ceux vivant à l'étranger et ce, dans le but de les faire connaître à leurs compatriotes. Le Sila mettra en outre l'accent sur la production littéraire locale pour une meilleure visibilité. Avec cette démarche, le Salon nourrit l'ambition d'associer les écrivains locaux et ceux de la diaspora dans un projet d'échange et de partage d'expériences dans le domaine de la création littéraire et, pourquoi pas, les réunir autour d'une résidence d'écriture. Smaïn Amziane a également fait savoir que «la priorité a été donnée, cette année, aux livres scientifiques et techniques qui intéressent la population estudiantine». «Nous avons demandé à tous les éditeurs participants de se focaliser sur les livres pour étudiants car nous souffrons d'un grand manque d'ouvrages spécialisés», a-t-il ajouté. S'agissant du programme, le commissaire a noté la tenue de conférences, de tables rondes, de ventes dédicaces et d'un colloque. Intitulé «Le monde arabe en ébullition : révoltes ou révolutions», celui-ci portera sur l'actualité dans le monde arabe et vise essentiellement à confronter l'élite algérienne universitaire à l'actualité des bouleversements politiques dans les pays arabes. Selon les organisateurs, ce colloque, avec pour invité d'honneur Lakhdar Brahimi, vise à engager un débat d'idées avec une approche non pas politique mais scientifique. Notons que pour cette 16e édition qui verra la participation pour la première fois de la Russie et de l'Ukraine, a invité 541 éditeurs dont 376 étrangers et 145 nationaux, l'ensemble sera réparti sur 402 stands prévus à cet effet. Notons aussi que l'Esprit Panaf, un stand consacré à la littérature africaine, est reconduit cette année suite au succès qu'il a eu les années précédentes. Il sera placé sous le signe «Des lettres du continent» avec beaucoup de nouveautés en «in», à savoir dans les stands et «off» notamment avec des rencontres au musée Mama pour le 26 de ce mois et au Bastion 23 pour une dégustation de spécialités africaines et une déclamation poétique par l'ambassadeur du Cameroun. Par ailleurs, l'humoriste Smaïn sera au Sila pour présenter son autobiographie, Je reviens me chercher (Lafont, 2011). Dans ce récit autobiographique, Smaïn revisite ses années d'enfance et d'adolescence, ses années de construction à Constantine, en Algérie, à Paris, ses fameuses années 80, où il est devenu, un peu malgré lui, «le porte-drapeau d'un nouvel humour Black-Blanc-Beur». A noter enfin que cette édition est placée sous le générique «Le livre délivre» une expression qui, selon ses organisateurs, a été traduite de l'arabe et adaptée au français et se voudrait être l'expression de la délivrance de l'analphabétisme, de l'ignorance, de l'obscurantisme, des préjugés… Abordant la question de la censure, le commissaire du Sila a déclaré : «Le Salon du livre n'est pas habilité à interdire tel ou tel titre, le Salon n'a d'ailleurs ni les moyens ni le pouvoir de censurer», et de préciser : «Cette mission revient, à l'instar de tous les pays arabes et autres, à une commission nationale de lecture composée de représentants de plusieurs départements ministériels, chargée d'émettre des réserves sur des titres qu'elle juge attentatoires aux principes et aux valeurs de la nation, à l'histoire de l'Algérie, à l'islam ou qui font l'apologie du terrorisme.»Notons que, selon le directeur du livre et de la lecture au ministère de la Culture, Rachid Hadj Nacer, des réserves ont été émises pour plus de 400 titres qui devaient être présentés au 16e Salon international du livre d'Alger. Selon Rachid Hadj Nacer qui est intervenu, dimanche dernier, dans l'émission «L'Invité de la chaîne 3», «la plupart des livres pour lesquels des réserves ont été faites, sont des livres religieux. Et de souligner : «Les décisions qui concernent les livres religieux sont prises par une commission de lecture dépendant du ministère des Affaires religieuses et des Wakfs.» La 16e édition du Salon international d'Alger occupe une surface évaluée à 24 000 m2, soit le double de la superficie réservée pour l'édition précédente. Et cela parce que, selon le commissaire du Salon, le Sila est enraciné dans le paysage culturel algérien. Il a une portée internationale. En outre, il constitue aujourd'hui, de par la fréquentation des visiteurs dont le nombre a atteint l'an dernier plus d'un million de personnes, un des Salons les plus fréquentés du monde. Il est désormais inscrit dans l'agenda culturel international.