Calvaire n Une fois n'est pas coutume. Les autorités chargées d'organiser le Hadj ne parlent plus de conditions satisfaisantes pour nos futurs pèlerins. «En raison des travaux d'extension et de réfection, tant au niveau des sites de La Mecque (Grande-Mosquée et ses environs), certains hôtels de Médine (réaménagement des structures d'accueil) que de l'aéroport de Djedda, appelé à accueillir plus de passagers, cette saison sera plus dure que les précédentes», a annoncé, hier, à Alger, le DG de l'Office national du Hadj et la Omra (Onho). «Les autorités algériennes sont en train de faire tout ce qui est du domaine du possible pour alléger les futurs hadjis des contraintes majeures, mais certains désagréments, dont on attend toute la compréhension de nos compatriotes, restent indépendants de notre volonté», a souligné Cheikh Barbera lors d'une conférence de presse à Alger. A ce propos, il dira que, compte tenu de ces travaux, le hadj sera, durant quelques années, de plus en plus dur pour les Algériens. Les résidences seront distantes d'au moins un kilomètre de la mosquée. De ce fait, les futurs pèlerins doivent se préparer à vivre des désagréments supplémentaires engendrés par ces travaux et qui, par voie de conséquence, vont se répercuter sur les distances entre les lieux de résidence et la Grande mosquée. S'agissant des dépassements commis «comme chaque année» par les agences de voyages, il a affirmé que l'Onho détient des preuves tangibles sur celles qui n'ont pas d'agrément et qui travaillent en collaboration, de manière immorale et illégale, avec des agences agréées. «Certaines agences n'ont d'autre intérêt que celui du profit matériel, et je pèse mes mots. Pour ces dernières, le cahier des charges n'est qu'une formalité sans plus», a-t-il regretté. En dépit des mesures prises par l'Etat, on continue à voir des agences opérer sans agrément. «Ces dernières, on ne sait par quel subterfuge, travaillent pour des agences agréées. Elles recourent aux rabatteurs. Evidemment, les conséquences on les connaît. Ce sont les pèlerins qui vivent le calvaire», a ajouté M. Barbera. Selon lui, elles hébergent les pèlerins dans des caves et dans des écoles de l'enseignement coranique en Arabie saoudite. Pour lui, il est temps de mettre les points sur les «i» pour ces agences en sévissant contre les fauteurs qui jouent avec la vie des gens. L'on saura, dans ce sens, qu'un certain nombre de mesures sont en voie d'être finalisées. Il s'agit notamment de la publication prochaine de la liste des agences défaillantes afin de les débusquer publiquement», a précisé M. Barbera. Cette année près de 28 agences de voyages prendront en charge des pèlerins, dont 14 pour 500 pèlerins chacune et 12 s'occuperont de 250 autres pèlerins et ce, outre l'Office national du Hadj et le Centre touristique algérien à qui échoit pour l'un la gestion de 1 000 hadjis et à l'autre 22 000 hadjis. M. Barbera a, par ailleurs, annoncé que le départ du premier groupe de hadjis vers les Lieux saints de l'islam a été fixé au 8 octobre prochain. Au total, 48 vols (aller/retour) ont été programmés cette année. Ce nombre pourrait être revu à la hausse en cas de nécessité. Rappelons enfin qu'après une polémique qui a duré plusieurs semaines, la durée du hadj, fixée initialement à 45 jours, a été réduite à 34 jours après des négociations entre les autorités religieuses saoudiennes et algériennes. Synthèse Madjid Dahoumane