l Des milliers de nos pèlerins sont abandonnés à leur triste sort dans les aéroports saoudiens depuis plusieurs jours et dans des conditions inhumaines. Une situation qui a terni, une fois de plus, une fois de trop, l'image de l'Algérie. Leur rapatriement devrait se faire au plus tard d'ici demain, selon la direction d'Air Algérie. Les pèlerins algériens ont, en effet, vécu un véritable enfer à l'aéroport de Djedda, selon des témoignages cités par des confrères arabophones. Nombre d'entre ces pèlerins précisent n'avoir plus d'argent pour faire face à de nouvelles dépenses et qu'ils supportent difficilement l'incertitude qui a entouré leur départ dans des conditions d'accueil, d'enregistrement et d'embarquement désastreuses. Ils se comptent par milliers... Des hommes, femmes, vieux, jeunes, moins jeunes et même des enfants qui ont voyagé en compagnie de leurs parents, attendent à même le sol assis ou allongés sur des cartons dans une véritable étuve. Ils manquent d'eau fraîche et de nourriture, évoluant dans des conditions d'hygiène insupportables. Beaucoup sont exténués par le pèlerinage et les malades demeurent sans soins. Les nerfs à fleur de peau, les altercations sont nombreuses comme les bousculades avec chariots pleins de bagages devant les portes des salles d'embarquement à chaque nouvelle annonce. Le point le plus sombre à retenir de cette Omra 2010 est le décès de Messaoud Aïcha, 55 ans, originaire de In Salah (wilaya de Tamanrasset), des suites d'un arrêt cardiaque, quelques minutes avant son arrivée au centre de soins à proximité de l'aéroport de Djedda. Jusqu'à avant-hier soir, des centaines de pèlerins espéraient encore des vols pour rentrer au pays. Selon un représentant de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme, cité par un confrère arabophone, ils sont plus de trois mille pèlerins à être bloqués depuis plusieurs jours. Les pèlerins, au nombre de 2 000 à l'aéroport de Djedda et 1 500 dans celui de Médine, ont clairement accusé la compagnie publique Air Algérie de la situation qu'ils vivent : ils attendent leurs vols depuis quatre jours pour se retrouver, à la fin du pèlerinage, bloqués au niveau de l'aéroport. Le comble, selon eux, est que la date de leur départ ne leur pas encore été communiquée. Ces pèlerins affirment que les vols des autres pèlerins notamment marocains, tunisiens et turcs, se déroulent dans les meilleures conditions contrairement à ceux d'Air Algérie. Pis encore, des pèlerins étrangers ont même photographié et filmé les Algériens dans un état pitoyable. C'est dire à quel point leur dignité a été piétinée et l'image de l'Algérie souillée. L'image d'Algériens abandonnés à l'étranger n'est pas une première, mais c'est toujours celle de trop. Bouabdellah : «Les autorités saoudiennes sont responsables» L'enfer vécu par les pèlerins algériens est la conséquence, selon la direction d'Air Algérie, de la défaillance sans pareille des services d'assistance sur le sol saoudien : les tapis roulants et des balances sont en panne, le personnel est totalement dépassé. Ouahid Bouabdellah, P-DG de la compagnie publique, a ainsi affirmé dans une déclaration à un confrère arabophone paru aujourd'hui que «les autorités saoudiennes sont à l'origine de ces retards». Le P-DG d'Air Algérie, qui a estimé le nombre des pélerins retardés dans les aéroports de Djedda et Médine, à 1 800, a affirmé que «ce drame prendra fin au plus tard demain la compagnie ayant commencé à les rapatrier en Algérie dans des Boeing 474». Il a également déclaré que la compagnie «a pris en charge tous les pélerins et les a logés dans des hôtels respectables, programmant leur retour dans les deux jours à venir».