Détails - Le sélectionneur national, Vahid Halilhodzic, a animé, hier, au Centre des médias du stade du 5-Juillet, une conférence de presse où il est revenu sur plusieurs sujets concernant les Verts et leur avenir. «Parlez-moi football, et cessez de m'interpeller à chaque fois sur pourquoi ceci, pourquoi cela», a lancé à un moment donné le patron des Verts, probablement excédé par les interrogations de certains confrères se focalisant sur les raisons de convocation ou de mise à l'écart de tel ou tel autre joueur pour ce match contre la République centrafricaine de dimanche, notamment les cas Ziani et Boudebouz. Sur ce cas, il dira : «J'ai été harcelé parce que j'ai convoqué, lors du premier stage, les joueurs évoluant au Golfe, mais lorsque je n'ai pas fait appel à Ziani, on n'est pas content non plus. Je ne comprends plus rien. Ziani n'est ni évincé ni banni de l'Equipe nationale, il a fait l'objet d'un choix car j'ai envie de voir autre chose.» Et de poursuivre : «Je l'ai dit et je le répète : avec moi, il n'y a pas de titulaire à part entière. J'ai à ma disposition une quarantaine de joueurs qui peuvent servir la sélection à tout moment.» Vahid va encore plus loin dans ses explications : «Je suis à la recherche d'un organisateur, un joueur qui va de l'avant et en profondeur pour mettre les attaquants en position de marquer. Lors du match face à la Tanzanie, j'ai vu que Ziani n'était pas en phase par rapport à ce que je voulais, c'est pourquoi je lui ai préféré Djabou pour cette fois afin de voir autre chose.» D'où le choix de Djabou pour redonner une autre âme à l'équipe et remettre de l'ordre dans ce compartiment vital. Il ne tarit d'ailleurs pas d'éloges sur celui qui remplacera Ziani : «Djabou a beaucoup de talent technique, il a des accélérations et des changements de rythme qui peuvent faire mal, mais il a également des insuffisances qu'il devra combler. Il est un peu timide également, il doit se secouer et je vais lui en parler.» Sur ce match contre la République centrafricaine, même s'il n'a pas d'enjeu vu que l'Equipe nationale est éliminée, Halilhodzic est catégorique : «Ce match contre la Centrafrique est important à mes yeux car l'équipe, qui passe par une phase délicate, doit se ressaisir. D'ailleurs, j'ai fait exprès de choisir le stade du 5-Juillet car plusieurs joueurs appréhendaient de jouer dans cette enceinte. Ce qui est certain, c'est que même si la qualification à la CAN n'est plus un enjeu, il s'agira d'une qualification pour le groupe et pour l'équipe. La Coupe du monde se prépare maintenant.» D'où l'intérêt de ce stage plus ou moins raisonnable pour travailler. «Lors de ce stage, nous aurons trois jours pour travailler et des séances axées sur les aspects technico-tactiques pour mettre en place les dispositifs de jeu. Je ne suis pas là pour refaire le travail physique ou de rattraper un retard sur ce plan, puisqu'il s'agit d'un travail qui se fait en club. Tenez par exemple, on a eu trois types de joueurs, ceux qui ont joué vendredi, d'autres le samedi et une troisième catégorie le dimanche, ce qui fait que le décrassage et le traitement de ce volet ont été réalisés différemment.» Tout en insistant sur l'importance de la victoire et la manière de jouer, il déclare : «C'est un match pour sortir de la morosité, j'attends qu'il y ait du monde dans les tribunes car l'équipe passe par une période cruciale.» Le patron des Verts veut également rectifier le tir par rapport au dernier match où, selon lui, plusieurs choses n'ont pas fonctionné. «Face à la Tanzanie, les joueurs ont certes donné 100% de leurs capacités, mais physiquement, ils étaient out dès la cinquantième minute.» Il est réitérera également la démarche qu'il s'est tracée jusqu'ici : «Je veux aboutir à un groupe stable pour 2012, même si les portes de l'Equipe nationale restent toujours ouvertes.» Rappelons qu'aujourd'hui, l'Equipe nationale s'entraînera à deux reprises, une fois le matin, à 10 heures, sur le terrain du Cercle militaire de Beni Messous, et une autre fois l'après-midi sur la pelouse du stade du 5-Juillet à partir de 17 heures 15. La surprise Le Harrachi Bounedjah, celui qui a charmé coach Vahid Tout le monde s'est demandé, lors de la conférence de presse, de qui Halilhodzic parlait lorsqu'il a évoqué ce mystérieux joueur venu de la Ligue 2 et qui a tapé dans l'œil du staff technique. Il est pétri de qualité et personne ne l'a remarqué ni a écrit à son sujet. Mais quelques heures après cette déclaration, et voyant que Rafik Djebbour n'était pas en mesure de s'entraîner, Halilhodzic a vite pris la décision de mettre ce «mystérieux» joueur dans le bain, en le convoquant dans l'après-midi. Il s'agit de l'international olympique Baghdad Bounedjah qui évolue à l'USM El-Harrach et qui devrait faire ses premiers pas chez les Verts , un conte de fées pour un joueur qui a fait ses classes au RCG Oran. Le principe «Je suis contre qu'on supplie un joueur pour venir en sélection» Le sélectionneur national s'est étalé sur le cas des binationaux en présentant sa façon de voir les choses : «Pour les binationaux, c'est un peu compliqué. Mais ce qui est sûr, c'est que si un joueur ressent le désir de jouer pour une nation et possède des attachements à cette dernière, il n'y a pas de raison de le priver d'une sélection. Je dois être crédible à ce sujet. En revanche, je suis contre qu'on supplie un joueur pour venir en Equipe nationale. Si un joueur veut et mérite d'évoluer en sélection, je discuterai avec lui. Pour ce qui est des locaux, je les suis de plus près. Je les vois lors des matchs de championnat, je fais appel à quelques-uns d'entre eux, je change certains et je retiens les meilleurs.» Le constat «Il faut révolutionner les mentalités» Analysant le football algérien après quelques semaines de travail, le Bosnien a dressé un constat amer. «Le match de la Tanzanie ne m'a pas plu, surtout que la plupart des joueurs étaient à 50% de leur forme physique. C'est un peu la honte.» C'est en ces termes que Halilhodzic a qualifié le dernier match des Verts à Dar Es-Salaam avant d'évoquer la triste réalité du football algérien. «Je ne suis pas venu en Algérie pour donner des leçons, mais pour travailler. Toutefois, je dois dire qu'il est temps pour le football algérien de se mettre sérieusement au travail. Mes conclusions, après deux mois d'observation et d'évaluation, ne sont pas terribles. Quand on a un joueur qui ne peut tenir que cinquante minutes dans un match, ce n'est pas normal.» Pour apporter de l'eau à son moulin, il rappellera le parcours des clubs algériens en Coupe d'Afrique : «Voyez les clubs algériens en coupes africaines, ils sont passés à côté et prouvent qu'il y a d'énormes choses à faire. Avant, je ne connaissais pas grand- chose du football algérien, maintenant si. Il faut se poser beaucoup de questions, car il y a lieu de révolutionner les mentalités et les mœurs.» Lors de son intervention, où il s'est aidé par un tableau et des statistiques, Halilhodzic a fait aussi le constat amer du jeu algérien qui s'est appauvri. «Pour marquer, il faut jouer différemment. Contre la Tanzanie, j'ai mis à un moment donné quatre attaquants. Je sais qu'on aurait pu perdre, comme on aurait pu gagner d'ailleurs. Sauf, que nous nous sommes créé plusieurs occasions.» Et d'enchaîner : «On ne récupère pas le ballon chez l'adversaire, et je voudrai changer tout cela. Pour cela j'ai besoin de joueurs bien physiquement et rapides, mais en Algérie il n'en existe pas beaucoup. Je viens d'un monde professionnel et je sais de quoi je parle. Jusqu'à aujourd'hui, l'équipe d'Algérie est restée derrière, car l'essentiel c'est de ne pas encaisser, après lorsqu'on marque un but, c'est bien. Mais ma vision du jeu, ce n'est pas cela. Il est vrai que je joue sur la qualité de mes joueurs et le changement on ne le fait pas comme ça. C'est pourquoi le match de dimanche est très important pour nous, car il est important pour la Coupe du monde. Cette dernière commence par ce match, et si on fait un mauvais résultat, on risque de faire durer la déception et le doute chez les joueurs.» Le staff «Une ancienne star du football algérien pour l'EN A'» On est en train de préparer le staff de l'équipe nationale A' pour préparer l'échéance du CHAN-2014. On va organiser cette équipe autour d'une ancienne star du football algérien. Toutefois, soyez certains qu'on ne peut jamais progresser sans la formation de base qui reste incontournable. Je ne suis pas prétentieux, mais j'observe le football algérien, et je peux vous dire qu'il accuse un énorme retard. La décision Feghouli : «Je vais aller en sélection d'Algérie» Prêté à Almeria la saison passée, Sofiane Feghouli commence peu à peu à s'imposer avec Valence. Entré en cours de jeu en Ligue des champions face à Chelsea (1-1), l'ancien Grenoblois, passé par l'équipe de France Espoirs, a reconnu qu'il était sur le point d'opter pour l'Algérie. «La sélection française, je ne sais pas. Parce que j'ai aussi l'Algérie, j'ai la double nationalité, a reconnu le milieu offensif de 21 ans sur le site de son club. Je pense que je vais aller en sélection d'Algérie dans peu de temps.»