Fermeté n Vahid Halilhodzic, a animé d'une main de maître une conférence de presse, hier, au centre des médias du stade du 5-Juillet où il a promis d'améliorer les choses au sein des Verts. Chemise noire, le teint légèrement bronzé, les cheveux grisonnants à la manière d'un prof de mathématiques, le verbe facile – malgré un accent prononcé – et surtout très à l'aise devant les journalistes auxquels il a répondu à toutes les questions sans langue de bois ni fuite en avant, c'est ce Vahid Halilhodzic qui a animé un point de presse, hier, au centre des médias du stade du 5-Juillet. Un Halilhodzic qui respire football et qui ne veut se focaliser que sur le jeu et les joueurs, et non pas sur les affaires, comme celle de Ryad Boudebouz qui a fait faux bond lors du dernier stage de Marcoussis. A un confrère qui insistait sur ce point, coach Vahid lui lancera : «Parlez-moi football !» Car auparavant, il avait déjà expliqué sa manière de gérer ce genre de cas : «Franchement, j'étais étonné de voir Ryad jouer quelques jours après le stage avec son équipe. Mais moi, je suis là pour protéger le groupe et il faut qu'ils comprennent, lui et tous les autres joueurs, que je ne badinerai pas avec la discipline. J'ai mon expérience là-dessus et je sais, comme avec la Côte d'Ivoire, que certains joueurs choisissent leur match. Quand c'est l'Allemagne, tout le monde est-là, ce qui n'est pas le cas lorsqu'il fallait aller au Mozambique ! Je dois avoir prochainement, une discussion avec lui pour trancher son cas. D'ailleurs, il n'y aura aucun traitement de faveur, le règlement intérieur sera appliqué à tout le monde même s'il s'agit de Messi.» Et de poursuivre : «Mon souci, c'est le groupe tout en mettant tous les joueurs sur un pied d'égalité. Jouer en équipe nationale est une fierté, un honneur et un choix énorme. En revanche, je ne veux pas de joueurs qui viennent à contrecœur. Pour moi donc, il n'y a pas de cas Boudebouz.» Halilhodzic rebondit après sur le bon exemple à suivre : «Tenez, le gardien Fabre qui n'avait pas eu sa convocation à temps est, certes, venu en retard, mais il s'est expliqué devant tout le monde, lui qui attendait avec impatience de retrouver l'équipe d'Algérie. Autre exemple, le capitaine Anthar (Yahia), qui est un cadre de l'équipe, il m'a dit : ‘'Coach, j'ai match la veille du prochain stage, mais je ferai tout pour arriver à temps et le plus tôt possible''. Les cadres sont donc là pour montrer la voie et donner l'exemple.» Tout en restant sur le plan effectif, Halilhodzic expliquera les choix des 25 joueurs pour le prochain match contre la Tanzanie et les raisons de la mise à l'écart de certains. Il défend par exemple Hameur Bouazza qui n'a pas eu sa convocation à temps, tout comme Walid Mesloub qu'il est allé voir à l'œuvre le week-end dernier en championnat de France avec son club, Valenciennes. Sur les nouveaux venus, en l'occurrence Tedjar et Metref, de la JS Kabylie, le patron des Verts dira : «J'ai demandé à mes adjoints de me proposer deux joueurs qui évoluent dans le championnat national, et c'est ce qu'ils ont fait. On les verra bien lors du prochain stage. Dans la foulée, il annonce la création prochaine d'une sélection nationale B composée exclusivement de joueurs locaux et entraîné par un de ses adjoints, mais qu'il suivra de très près. «J'ai discuté avec le président de la Fédération algérienne de football et on s'est entendu pour mettre en place, dans les meilleurs délais, une sélection nationale B qui sera le réservoir et l'anti-chambre de l'équipe première en plus du fait qu'elle participera aux éliminatoires du CHAN», a annoncé le technicien bosnien qui veut accorder un intérêt particulier aux joueurs évoluant dans le championnat national. Toujours au même chapitre, et par rapport à ses engagements et ses objectifs avec la FAF, Halilhodzic se donne six mois pour dégager un effectif de 28 joueurs, dont trois ou quatre gardiens, dans lequel il puisera les éléments qui seront retenus pour les prochaines échéances de l'Equipe nationale à partir de juin 2012, soit les éliminatoires de la Coupe du monde-2014 au Brésil. Le projet La course vers les 28 est ouverte Comme il l'a annoncé auparavant, le sélectionneur national Vahid Halilhodzic veut se donner le temps nécessaire pour monter son équipe, soit les six prochains mois. «D'ici au mois de décembre prochain, je serai fixé sur une liste de 28 joueurs, dont trois gardiens de buts, sur laquelle je miserai lors des prochaines échéances, à savoir les éliminatoires de la CAN-2013 et le Mondial-2014», a annoncé le technicien bosnien qui précisera qu'il a commencé un travail d'analyse sur les faiblesses et les qualités de ses joueurs et de son équipe, histoire de décrypter les raisons de la chute de la sélection depuis un bon moment. «Ce travail d'analyse m'a permis de tirer des enseignements sur les carences de la sélection algérienne, et elles sont nombreuses. Le travail continuera dans ce registre, jusqu'à l'établissement d'une liste de 28 joueurs sur lesquels je me baserai pour les prochains challenges», a t-il indiqué. Halilhodzic fera même appel aux statistiques pour expliquer le niveau faible du jeu de l'équipe nationale : «Dans un mach, le FC Barcelone fait en moyenne 700 passes. La Côte d'Ivoire, que j'ai entraîné, en faisait 400, alors que l'équipe algérienne tourne autour de 150 !» Cela résume déjà une partie de la problématique et de la situation des Verts. Le renfort Trois joueurs de grande valeur en vue Dans sa démarche de redonner vie à l'Equipe nationale et monter un groupe performant, voire conquérant, dans les prochains mois, Vahid Halilhodzic n'a pas caché son intention de renforcer l'effectif par de nouveaux joueurs, jeunes et talentueux surtout. Pour ce faire, il envisage de convaincre trois joueurs actuellement en équipe de France des jeunes de porter les couleurs de leur pays d'origine, l'Algérie, a-t-il révélé, hier, mardi. «J'ai déjà entamé un travail de prospection en Europe pour renforcer la sélection algérienne avec de nouveaux joueurs. Trois éléments de grande valeur sont sur mon calepin, et je compte discuter avec eux très prochainement, car je suis persuadé qu'ils seront d'un grand apport pour la sélection algérienne», a déclaré Halilhodzic qui a, toutefois, refusé de dévoiler les noms de ces éléments. Mais tous les observateurs auront deviné qu'il s'agit de Brahimi (Rennes), Hammouma (Caen) et Tafer (Lyon), tous évoluant en France, auxquels on pourrait rajouter Feghouli (FC Valence, Espagne) qui sont visés et pistés par la Fédération depuis déjà quelques mois, et même du temps de Rabah Saâdane. Le favori Halilhodzic charmé par Meghni Survolant tous les sujets avec une facilité déconcertante, Vahid Halilhodzic a donné son avis sur les joueurs, notamment les cadres, qui ont choisi comme destination les pays du Golfe. Et pour mettre un terme au débat qui secoue la scène footballistique en ce moment, le patron des Verts indiquera tout simplement que ces joueurs seront supervisés et suivis en permanence, et qu'il déléguera un de ses collaborateurs pour faire le travail d'évaluation de chaque élément au niveau de son club. Pour Halilhodzic, il n'est pas interdit d'évoluer dans le championnat du Qatar car l'essentiel est d'être bon, apte et compétitif. «Il y a de grands joueurs, comme Juninho, qui évoluent là-bas. A eux de savoir gérer leur forme en demeurant efficaces et compétitifs.» Halilhodzic réservera en revanche un avis favorable au sujet de Mourad Meghni, il rappellera que certains le surnommait Zidane. «Je vois mal comment pourrais-je enterrer un élément en mesure d'apporter un plus à la sélection. Il est clair qu'il ne va pas jouer face à la Tanzanie et j'estime qu'il sera prêt dans six mois pour aborder les éliminatoires du Mondial. Il sera toutefois avec nous, car il faut motiver ce joueur pétri de qualités qui a traversé des moments difficiles.»