Résumé de la 115e partie n Pour avoir reconnu l'écriture de la lettre, Poirot est sûr que Alfred Inglethorp est l'assassin de sa femme... Lorsque je me suis rendu avec vous à Styles, le premier jour, je n'avais aucune idée sur la manière dont le crime avait pu être commis. Mais d'après ce que je savais de Mr Inglethorp, je devinais qu'il serait fort difficile de trouver quelque indice pouvant l'impliquer dans l'affaire. Lorsque je parvins au château, je compris tout de suite que c'était Mrs Inglethorp qui avait brûlé le testament ! et à ce propos, vous ne pouvez pas vous plaindre, mon ami, car j'ai fait tout mon possible pour vous faire comprendre ce que signifiait ce feu allumé dans la chambre à coucher au milieu de l'été ! — Oui, oui, dis-je avec impatience. Continuez. — Eh bien, mon ami mon opinion sur la culpabilité de Mr Inglethorp fut très ébranlée. Il y avait même une telle accumulation de preuves contre lui que j'étais porté à croire qu'il n'avait pas commis le crime. — Quand avez-vous changé d'avis ? — Lorsque je me suis rendu compte que plus je m'efforçais de le disculper, plus il s'ingéniait à se faire arrêter. Et ma certitude se confirma lorsque je découvris qu'Inglethorp ne s'intéressait aucunement à Mrs Raikes, mais que c'était John Cavendish qui avait un flirt avec cette jeune femme. — Mais pourquoi ? — Pour cette raison : dans le cas où Inglethorp poursuivrait une intrigue avec Mrs Raikes, son silence était parfaitement compréhensible. Mais lorsque je découvris que tout le village savait que John était attiré vers la jolie fermière, le silence d'Inglethorp pouvait s'interpréter tout différemment. Il était absurde de prétendre qu'il redoutait le scandale, puisque aucun scandale ne pouvait l'effleurer. Son attitude me fit beaucoup réfléchir, et je fus peu à peu, amené à conclure qu'Alfred Inglethorp voulait être arrêté ! Eh bien, dès cet instant, j'avais également décidé qu'il ne serait pas arrêté. — Un moment, s'il vous plaît, je ne vois pas pourquoi il voulait être arrêté. — Parce que, mon ami, suivant une loi de votre pays, une fois acquitté, un homme ne peut plus jamais être jugé de nouveau pour le même délit. Ah ! Mais son idée était très forte ! C'est assurément un homme de méthode. Voyez : il savait que dans sa situation, il serait forcément soupçonné ; il conclut l'idée extrêmement intelligente d'accumuler plusieurs preuves à son désavantage. Il voulait être soupçonné, il voulait être arrêté. Car alors il produirait son alibi irréfutable, et il était tranquille pour le reste de ses jours. — Pourtant, je ne vois toujours pas comment il a réuni à produire son alibi et se rendre néanmoins chez le pharmacien. Poirot me dévisagea avec une profonde surprise. — Est-ce possible ! Mon pauvre ami ! Ne vous êtes-vous pas encore rendu compte que c'est Miss Howard qui est allée chez le pharmacien ? — Miss Howard ? — Mais bien entendu ! Qui d'autre ? (A suivre...)