Résumé de la 114e partie n Poirot lit un papier qu'il dit écrit par l'assassin... La lettre s'arrête ici, mes amis. Sans doute l'auteur fut-il interrompu. Mais il ne peut y avoir de doutes quant à son identité ! Nous connaissons tous cette écriture, et... Un cri qui ressemblait à un hurlement déchira le silence. — Démon ! comment vous êtes-vous procuré cette lettre ? Une chaise se renversa. Poirot fit un léger bond de côté, puis un mouvement rapide, et son assaillant s'écroula avec fracas. — Mesdames, messieurs, dit Poirot avec un geste triomphant, permettez-moi de vous présenter l'assassin, Mr Alfred Inglethorp ! — Poirot, vieille fripouille, j'ai bien envie de vous étrangler, lui dis-je. Pourquoi m'avez-vous trompé de la sorte ? Nous étions assis dans la bibliothèque. Nous venions de passer plusieurs journées très agitées. A l'étage inférieur, John et Mary étaient de nouveau réunis, tandis qu'Alfred Inglethorp et Miss Howard étaient en prison. Je tenais enfin Poirot et j'en profitai pour satisfaire ma légitime curiosité. Poirot ne me répondit pas pour un instant, mais enfin il dit : — Je ne vous ai pas trompé, mon ami. Tout au plus vous ai-je permis de vous tromper vous-même. — Oui mais pourquoi ? — Eh bien, c'est assez difficile à expliquer. Vous comprenez mon ami, vous possédez une nature si honnête et un visage si transparent qu'il vous est impossible de dissimuler vos sentiments. Si je vous avais confié mes idées, la première fois que vous auriez vu Mr Alfred Inglethorp cet individu astucieux eût certainement flairé quelque chose. Et alors, nous perdions la chance de le pincer ! — Je crois que je possède plus de diplomatie que vous ne m'en attribuez ! remarquai-je, un peu froissé. — Mon ami, implora Poirot, ne vous fâchez pas, je vous en supplie ! Votre aide m'a été de la plus grande utilité. Ce n'est que votre belle nature qui m'a empêché de me confier à vous. — Soit, dis-je, amadoué, mais vous auriez tout de même pu me donner quelques indications ! — Je l'ai fait, mon ami plusieurs fois ! Mais vous avez refusé de les suivre. Réfléchissez ; ai-je jamais dit que je croyais John Cavendish coupable ? Ne vous ai-je pas déclaré, au contraire, qu'il serait presque sûrement acquitté ? — Oui, mais... — Et n'ai-je pas ensuite parlé de la difficulté qu'il y avait à amener l'assassin devant la justice ? N'avez-vous pas compris que je parlais de deux personnes tout à fait différentes ? — Non, dis-je, je n'ai pas compris cela du tout. — Et ensuite, continua Poirot, ne vous ai-je pas répété plusieurs fois, au début de l'affaire, que je ne voulais pas que Mr Inglethorp fût arrêté maintenant ? Voilà qui aurait dû vous mettre sur la piste ! — Vous le soupçonniez donc depuis si longtemps que cela ? — Oui. D'abord, en dépit du bénéfice que d'autres personnes pouvaient retirer de la mort de Mrs Inglethorp, il était indéniable que son mari retirait le plus grand profit.(A suivre...)