Test - Le Parti socialiste, principale formation de l'opposition en France, innove, demain, dimanche, avec l'organisation de primaires à l'américaine. Le vainqueur de cette échéance a des chances réelles de succéder, au printemps prochain, au Président sortant Nicolas Sarkozy. L'ancien patron des socialistes, François Hollande, sans expérience ministérielle mais crédité pour son sérieux, est le grand favori de ce premier tour de scrutin ouvert à tous les citoyens se réclamant des valeurs de gauche et prêts à s'acquitter d'une somme symbolique d'un euro. «Il faudra faire un choix clair, net. Il faut donner une indication dès le premier tour», a demandé François Hollande jeudi dernier, lors d'une de ses toutes dernières interventions. Un sondage publié hier vendredi par le quotidien Le Figaro confirme sa large avance, avec 43% des intentions de vote parmi les sympathisants de gauche, contre 28% à sa principale rivale, la chef du PS, Martine Aubry. Cette dernière a, pour sa part, estimé qu'«il est temps qu'une femme devienne présidente de la République». Si aucun prétendant n'atteint les 50% au premier tour, les deux candidats arrivés en tête se disputeront l'investiture lors d'un second tour, dimanche prochain. Favori des sondages à la primaire, mais également à la présidentielle d'avril et mai prochains depuis l'explosion en vol de Dominique Strauss-Kahn, François Hollande a promis d'être un «Président normal» aux antipodes de Nicolas Sarkozy, accusé d'être un «hyper-président» concentrant trop de pouvoirs entre ses mains. Au-delà des six hommes et femmes qui se présentent aux suffrages des sympathisants de gauche, cette primaire aura été un phénomène politique en France. Les débats télévisés, joutes verbales maîtrisées, ont réalisé des records d'audience. Les questions de fond ont été abordées, des personnalités se sont révélées, à tel point que la droite au pouvoir envisage, elle aussi, désormais, d'organiser des primaires pour les élections suivantes. Les socialistes espèrent au moins un million d'électeurs demain dimanche. Peut-être deux ou trois fois plus, se risquent certains, au vu de la campagne. Ils ouvriront 10 000 bureaux de vote dans tout le pays pour les accueillir. Vainqueurs de tous les scrutins secondaires depuis l'élection de Nicolas Sarkozy en 2007, ils espèrent à travers ce processus créer une dynamique autour de leur candidat. Celui-ci devra affronter Nicolas Sarkozy, très probable candidat à sa propre succession, et la très redoutée Marine Le Pen, candidate du Front National. Entré en campagne dès 2010, François Hollande n'a eu de cesse de se fabriquer un statut de présidentiable au-dessus de la mêlée, labourant les provinces et faisant tout pour troquer une image d'apparatchik, 11 ans à la tête du PS, pour celle d'un dirigeant dynamique et crédible face à la crise économique. Assez proche de lui idéologiquement, Martine Aubry, qui lui avait succédé en 2008 à la tête du parti, a voulu au long des débats instiller le doute sur sa personnalité, trop consensuelle selon elle. «On ne combat pas une droite dure avec une gauche molle».