Condition - Il est aujourd'hui indispensable de maîtriser les langues étrangères pour toute personne voulant s'assurer une carrière professionnelle réussie. L'ouverture de l'économie nationale à l'investissement direct étranger et l'installation massive de compagnies ont sérieusement motivé la prise de conscience des Algériens sur l'importance de maîtriser une langue étrangère. Ce qui pourrait éventuellement leur permettre de communiquer aisément dans leur milieu professionnel. D'ailleurs, il suffit de consulter les offres d'emploi publiées quotidiennement dans la presse nationale et les sites spécialisés pour se rendre à l'évidence. Parfois, la maîtrise du français est exigée, même pour un poste d'agent de sécurité. Et des postes de cadres moyens ou supérieurs ne peuvent être décrochés, si le candidat ne fait pas preuve de sa «compétence linguistique». Et ce ne sont pas seulement les entreprises étrangères ou mixtes qui ont aujourd'hui cette exigence. Même des petites entreprises privées insistent pour recruter des personnes bilingues ou trilingues. Cela entre dans la stratégie des aspirations de développement de ces petites entités économiques. «Il est vrai que notre entreprise vient d'entrer en activité et nous avons à peine une dizaine d'employés. Mais nous avons exigé, lors du recrutement, la maîtrise d'au moins la langue française, en sus bien évidemment de l'arabe. Nous avons de grandes ambitions et nous voulons décrocher des actions de partenariat avec de grandes compagnies étrangères, afin de procéder à une extension de notre plan d'investissement. Et si les employés ne possèdent pas ce moyen de communication, cette option sera impossible à mener. Voilà pourquoi, il est indispensable pour chaque employé de maîtriser les langues étrangères», nous a affirmé M. H., un jeune entrepreneur dans le domaine des produits en plastique et PVC à Alger. Et les chômeurs, de plus en plus nombreux, ont largement compris que cela pourrait les aider à accéder à un emploi. Ils ne ménagent plus aucun effort pour les apprendre. C'est le cas de ce groupe de quatre jeunes chômeurs, diplômés en comptabilité, qui se retrouvent contraints de travailler dans des restaurants en attendant de décrocher des emplois dans leur spécialité. Ils se sont inscrits au Centre d'enseignement intensif des langues (Ceil), université d'Alger, pour apprendre l'anglais. Ils investissent pratiquement un quart de leur maigre salaire à cet effet. «Nous ne sommes pas du tout pressés, disent-ils, car viendra le jour où nos diplômes et attestation de maîtrise de langue auront leur place dans le monde du travail». Dans les écoles privées, on trouve des gens de tous âges ayant accompli des formations dans divers domaines, qui tiennent à «se mettre à jour» et à être au diapason des nouveaux défis imposés par le nouveau contexte économique. Et même des étudiants, en début de cursus universitaire, apprennent des langues étrangères parallèlement à leur formation principale pour être prêts à l'issue de leurs études. Et pour une réussite professionnelle, peu lésinent sur les moyens... Le chinois «gagne du terrain» ! Avec un nombre de plus en plus important d'entreprises chinoises et une forte communauté chinoise implantée en Algérie, mais aussi les liens commerciaux entre les deux pays, la langue chinoise «séduit» de plus en plus les Algériens. Ils sont donc de plus en plus nombreux à suivre des cours de chinois dans les écoles privées. Ainsi, nombre d'entre eux a fini par apprendre quelques mots de chinois. Les Chinois, eux aussi, fournissent des efforts pour apprendre l'arabe. Cela permet, aux commerçants, de tisser des liens.