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Massacre du 17 octobre 1961
Succès d'un appel pour la «reconnaissance officielle»
Publié dans Info Soir le 16 - 10 - 2011

Initiative - Cet appel lancé par le site d'informations Mediapart pour le «souvenir» et pour l'apaisement entre la France et l'Algérie, a été signé par une centaine de personnalités.
«La répression policière de cette protestation non violente est une des pages les plus sombres de notre histoire. Longtemps dissimulée à l'opinion et désormais établie par les historiens, elle fut féroce : 11 000 arrestations, des dizaines d'assassinats, dont de nombreux manifestants noyés dans la Seine, tués par balles, frappés à mort», est-il écrit dans cet appel.
«Le temps est venu d'une reconnaissance officielle de cette tragédie dont la mémoire est aussi bien française qu'algérienne. Les victimes oubliées du 17 octobre 1961 travaillaient, habitaient et vivaient en France. Nous leur devons cette justice élémentaire, celle du souvenir», est-il ajouté. «Reconnaître les crimes du 17 octobre 1961, c'est aussi ouvrir les pages d'une histoire apaisée entre les deux rives de la Méditerranée», selon ce texte qui appelle à «construire une nouvelle fraternité franco-algérienne». Publié mercredi, il a déjà été signé par plus d'une centaine de personnalités, parmi lesquelles le résistant Raymond Aubrac, l'ambassadeur et écrivain à succès de ‘Indignez-vous !' Stéphane Hessel, le sociologue Edgar Morin, le philosophe Régis Debray ou l'ancien Premier ministre Michel Rocard. On trouve également les signatures des écrivains Azouz Begag, Nancy Huston ou François Maspero, du journaliste Jean Daniel, du responsable associatif Mouloud Aounit ou de l'anthropologue Dounia Bouzar. Les historiens Jean-Luc Einaudi et Benjamin Stora, qui ont travaillé sur cette page sombre de l'histoire de France, sont aussi parmi les signataires. Cinquante ans après, une chape de silence officiel pèse toujours sur la sanglante répression de cette manifestation. Le bilan officiel a longtemps été de 3 morts et 64 blessés, avant qu'un rapport commandé par le gouvernement en 1998 ne fasse état d'«au moins 32 morts». Le bilan réel se situe probablement autour de 200 morts, voire «plusieurs centaines», selon Jean-Luc Einaudi qui a levé le voile sur cette tragédie en publiant en 1991 ‘La bataille de Paris'.
Pour rappel, le 17 octobre 1961 les Algériens de Paris et sa région étaient des milliers à sortir, en famille, pour la plupart, pour protester contre le couvre-feu discriminatoire qui leur a été imposé par le préfet de police de l'époque, Maurice Papon. En ce jour, ils furent victimes d'un massacre collectif, d'une répression d'une extrême violence, commise par la police parisienne, en plein cœur de Paris.


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