Estimation - 70% des femmes victimes de violence en Algérie sont jeunes .Elles sont âgées entre 29 et 44 ans, «mais cela va de 12-13 ans à 80 ans». Tel est le constat de Dalila Iamarène Djerbal, sociologue et membre du réseau Wassila, basé sur des chiffres et déclarations officiels, exposés jeudi lors d'une première session de formation au profit des journalistes sur le thème «Médias et violence contre les femmes»,o rganisée au niveau du siège de la Sarp à Dely Ibrahim (Alger). Selon l'intervenante, plus de 60% sont mariées, 75% sont femmes au foyer,18% travaillent. «Ce chiffre est très représentatif dans la population», estime-t-elle ajoutant que 70% des violences sont conjugales .Elle a révélé aussi que 17% des femmes sont victimes de violence familiale notamment du père, du frère ou du fils. Les commerçants et les fonctionnaires représentent 45% des agresseurs selon la même intervenante qui voit que ce n'est que depuis ces 15 dernières années, qu'on parle de la violence à l'égard des femmes en Algérie, notamment à partir de la décennie de la tragédie nationale. Elle considère que outre la force physique et psychologique, la menace est également une forme de violence envers la femme «même le chantage ou le propos-verbal est une forme de violence». La violence qui est dans plusieurs cas à l'origine de blessures ,voire du décès de la femme victime, peut être aussi, selon l'intervenante, une violence économique, sociale, professionnelle (discrimination, harcèlement..) «même la privation du droit au logement social est une sorte de violence à l'encontre de la femme tout comme le non-accès aux ressources», a-t-elle repris, se désolant de constater la transmission de cette violence et traumatisme vers l'enfant. «Peu d'études sont faites dans ce sens», estime-t-elle. Pour sa part, Fatma Alioua, linguiste et ex-Sheffield University, a traité en profondeur la thématique de «sensibilisation contre la violence à l'égard des femmes dans les médias et la prise de conscience de son impact sur le lecteur». Elle a invité les journalistes à la participation à l'élaboration d'une charte pour l'amélioration du traitement de la violence contre les femmes dans les médias à l'instar du Maroc «pour que ce soit officiel et qui va orienter les journalistes dans la représentation des femmes dans les médias», nous a-t-elle expliqué. Enfin, la journée de formation a été qualifiée de réussie par les journalistes participantes encadrées par d'éminentes professeurs universitaires dont Dalila Iamarène Djerbal, sociologue et membre du réseau Wassila ,Fatma Oussedik, professeur de sociologie à l'Université de Bouzaréah qui a parlé du contexte et des représentations de la thématique dans la presse, les caricatures ou les fictions. Fatma Alioua, linguiste et ex-Sheffield University, a débattu de la représentation des femmes et de la violence dans les discours de la presse écrite arabophone et francophone.