Beaucoup d'enthousiasme, de curiosité, de joie et d'excitation animaient les Algérois qui empruntaient, hier, pour la première fois le métro. Flambant neuf, équipé selon les technologies les plus avancées, ce dernier est appelé à faciliter la vie de nombreux habitants de la capitale en attendant l'achèvement des autres lignes qui se fera graduellement d'ici à l'an 2020. Dès les premières heures de la matinée, vieux, jeunes, femmes et enfants ont pris d'assaut les différentes stations du métro, avons-nous constaté au niveau de la station de la Grande-Poste. Chacun voulait être parmi les premiers à prendre le métro, qui, malgré le temps mis pour sortir enfin du tunnel, permettra d'améliorer le transport au niveau de la capitale. «C'est vrai que ce projet a énormément traîné, mais maintenant qu'il est en service, nous ne pouvons que nous en réjouir», nous dit un citoyen. Il est 9h 30, station de la Grande-Poste, les gens se bousculent pour acheter leur ticket, d'autres se dirigent vers les guichets pour se renseigner sur les différentes formules d'abonnement. «Dois-je payer pour mon fils ?», demande un citoyen à un agent de la RATP, l'entreprise française qui exploite le métro d'Alger. «S'il a moins de 10 ans, vous n'avez pas besoin de payer son ticket. C'est gratuit», lui répond ce dernier, en l'orientant vers le valideur, pour enregistrer son ticket et descendre prendre le métro. Une fois sur le quai, nous attendons quelques minutes avant l'arrivée de la rame, sous les... applaudissements des enfants, contents de voir le métro pour la première fois. «Doucement, doucement, vous allez tous monter», dit un homme d'un certain âge aux enfants qui se bousculent pour monter les premiers. «C'est vraiment très beau à l'intérieur. C'est spacieux et confortable.» lance un homme. «Mais ça reste tout de même un peu cher, pour une si courte distance», réplique une autre personne, assise à ses côtés. Et s'engage alors une longue discussion sur le prix du ticket. «C'est vrai que ça reste un peu cher, pour les gens modestes. Mais il faut dire que pour ceux qui font souvent ce trajet, c'est nettement mieux que de prendre un taxi ou un bus. Car c'est plus rapide, plus confortable. En bus ou en taxi, on fera ce trajet en 30 ou 45 minutes, ou peut-être plus, surtout aux heures de pointe.» «Pour une première fois, je suis prête à payer plus», dit, pour sa part, une vieille femme. «Surtout qu'Alger est la deuxième capitale en Afrique, après Le Caire, à avoir son métro», renchérit un jeune non sans fierté. «Comment pourrais-je me situer ? Ce n'est pas comme dans les bus, on voit dehors, là on ne voit rien», demande, inquiète, une femme accompagnée de son fils. «C'est écrit ici Madame. Vous voyez ce petit bouton lumineux, à chaque fois qu'on passe par une station, il s'éteint», lui explique un jeune, en lui montrant un petit tableau des différentes stations. Par ailleurs, il faut noter que le métro d'Alger a également suscité la curiosité des étrangers qui ont tenu à le découvrir. «Je suis contente de prendre le métro ici à Alger, surtout quand on voit toute cette affluence des Algérois aux stations. On tient à fêter cet événement avec les Algérois, surtout que ça coïncide avec la Fête du déclenchement de la Révolution», nous dit une Française, en esquissant un sourire.