On peut affirmer sans aucun risque de se tromper que l'importation de la friperie a contribué fortement à l'agonie du secteur des textiles. La décision prise par l'APN d'arrêter le massacre est perçue comme une bouffée d'oxygène pour ce segment de notre économie qui gagnerait à être relancé. Cette mesure, tant souhaitée et attendue, va booster et donner une nouvelle chance à la relance de l'industrie du textile a estimé M. Takdjout sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale. Il a, une nouvelle fois, dénoncé la position des députés qui s'étaient opposés à sa suppression il y a un an. «Si on a décrié et dénoncé cette manière de faire dans la loi de finances complémentaire de 2009, c'est beaucoup plus par la façon dont les parlementaires ont agi en introduisant un amendement. Pour ma part, c'était un amendement qu'il ne fallait pas faire, parce que c'était de la légèreté et qu'il n'avait rien à voir avec la relance économique», a-t-il indiqué. Commentant la décision de l'interdiction de l'importation de la friperie, l'invité de la radio estime que «le fait de réintroduire un amendement dans la loi de finances 2012, permettra de rééquilibrer les chances et de mettre en conformité avec ce qui a été décidé par le gouvernement pour la relance du secteur industriel». L'industrie nationale de la manufacture a bénéficié de 2 milliards de dollars injectés par le gouvernement pour sa relance. C'est le secteur le plus important en termes de volume, d'activités et d'espaces» qui a perdu environ 30 000 emplois dans les entreprises publiques qui ont été supprimés et autour de 150 000 dans le secteur privé. «Je ne cesserai de le dire que ce sont des emplois à l'intérieur du pays dans des wilayas qui sont très pauvres qui n'ont pas d'autres espaces économiques à part l'industrie des textiles et de la manufacture. Si on veut éviter les émeutes il faut donner des emplois. Je suis en train de me battre pour le maintien de ces usines dans ces wilayas et pourquoi pas l'ouverture d'autres usines qui ont été fermées suite aux plans d'ajustement structuraux et à la crise des années 1990», a-t-il également déclaré. «Autant de postes à récupérer aujourd'hui», espère M. Takdjout en déclarant que l'ambition suite à ce plan de relance du secteur est «d'aller vers 25% des parts de marché dans les quatre années à venir» car aujourd'hui la production nationale, selon lui, ne représente que 5% des produits des textiles sur le marché national. Concernant les entreprises à relancer, le SG de la Fnttca indiqué que «d'ores et déjà nous avons ciblé deux ou trois entreprises et les discussions sur leur réouverture sont engagées. Il y en a une à Alger qui est une entreprise de chaussures et il y a une ou deux filatures du côté de l'est du pays qui vont voir le jour. C'est du concret ! Et cela va se concrétiser très prochainement». Selon lui, 52 entreprises publiques de manufacture ont été touchées par la crise. Les fraudeurs et les clandestins Le Secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs du textile et cuir (Fnttc), Omar Takdjout a déploré ce matin les conditions dans lesquelles l'activité de la tannerie s'exerce actuellement estimant que les pouvoirs publics doivent se pencher sérieusement sur cette activité. «Il y a des entreprises de tannerie qui exercent et exportent dans la clandestinité», a-t-il dénoncé tout en déplorant également l'absence des abattoirs légaux respectant les règlements régissant cette activité qui peut créer énormément d'emplois. Selon lui, 4,7 millions de peaux de bêtes sont jetés où versés dans l'activité frauduleuse de la tannerie clandestine. «Elles sont collectées d'une manière clandestine, d'autres sont jetées dans des décharges publiques. A propos des pertes causées par cette activité frauduleuse, M. Takdjout a déclaré que «le chiffre qui a été donné en 2007, était de 6 millions d'euros exportés frauduleusement vers l'Italie. «Ce sont des Syriens, des Tunisiens et des Turcs qui en profitent», a-t-il dénoncé soulignant que le secteur public n'exporte à son point fort qu'environ 100 000 euros.