Résumé de la 34e partie - Le prince, éperdument amoureux de Louiha qu'il a vue sous les traits d'une princesse, perd l'appétit et se laisse mourir d'inanition. Les jours suivants, la situation du prince s'aggrave. Il est si amaigri qu'il donne l'air de souffrir d'une maladie incurable. Après les talebs, les médecins se relaient à son chevet. Mais toutes les drogues ne le sortent pas de sa léthargie. Or, le prince aime beaucoup la galette que l'on cuit sur le kanoun ou le brasero. — Et si on lui en préparait une ? Son fumet l'attirerait peut-être. Mais le fumet de la galette n'éveille pas l'appétit du prince. — On va demander, dit la reine, à toutes les jeunes filles en âge de se marier. Chacune la pétrira chez elle et elle la ramènera au palais. On la fera cuire et peut-être le prince retrouvera son appétit ! Un héraut parcourt la ville, criant : «que toutes les jeunes filles en âge de se marier pétrissent une galette et la ramènent au palais !» Comme on sait que le prince est en âge de se marier, chaque fille se met à rêver. — C'est ma galette que le prince mangera et c'est moi qu'il épousera ! Toutes se mettent à pétrir leur galette. Louiha a demandé de la semoule et une terrine à sa maîtresse. Celle-ci s'est mise à rire. — Quoi, toi aussi tu veux faire une galette pour le prince. Ma pauvre fille, j'espère que tu ne crois pas que tu es la princesse qu'il a vue dans son délire ! Mais son patron, lui, intervient en sa faveur. — Laisse-là faire comme les autres ! La princesse prend donc de la semoule et se met à pétrir avec énergie. Mais avant de donner une forme à la galette, elle y glisse son anneau. Elle recouvre la galette et se présente au palais. Elle y trouve de nombreuses jeunes filles, venues toutes avec leur galette. Dès qu'elles l'aperçoivent, elle s'écarte. — Que viens-tu faire, ici, souillon ! — J'apporte la galette que j'ai façonnée pour le prince ! On se met à rire. — Toi, tu as pétri une galette ! — Tu l'as pétrie avec ton masque de bois ! — Chassez le souillon ! Les cris attirent les gardes qui viennent voir ce qui se passe. — Pourquoi faites-vous tout ce bruit ? Le prince est malade ! On montre la princesse : — Regardez le souillon qui apporte une galette ! Et les cris fusent de nouveau : — Chassez le souillon ! Les gardes ont pitié de la princesse. — Le prince ne choisira certainement pas ta galette, mais toi aussi tu as le droit de te présenter. Mais dépose vite ta pâte et retire-toi avant que le prince ne t'aperçoive ! (A suivre...)