Conséquence Un retrait des forces philippines porterait un nouveau coup à la gestion irakienne par l?Administration Bush. La présidente des Philippines, Gloria Arroyo, qui se présente devant les électeurs dans moins d?un mois, a déclaré, aujourd?hui, mercredi, que son pays pourrait retirer ses soldats d'Irak en raison de la dégradation des conditions de sécurité. Manille, un des alliés fidèles des Etats-Unis en Asie du Sud-Est, a envoyé une cinquantaine de militaires en Irak où ils servent aux côtés de soldats polonais dans le Sud. Les Philippines ont également deux douzaines de policiers et personnels médicaux ailleurs dans le pays. Mais Mme Arroyo a indiqué qu'aucune décision n'avait encore été prise. Elle a ajouté que les Philippines «s'étaient engagées à aider à une démocratisation et à un développement économique de l'Irak et c'est pourquoi nous ne prenons pas de décisions dans la précipitation». Des membres de l'opposition philippine ont appelé à un retrait d'Irak en raison des combats et prises d'otages, dont un chauffeur philippin qui a été relâché. «Le gouvernement philippin est décidé à aider le peuple irakien à reconstruire sa nation, mais la sécurité de nos forces de maintien de la paix en Irak reste notre principal souci», a dit la présidente. Le chef d'état-major adjoint, le général Rodolfo Garcia, doit se rendre, ce mercredi, en Irak pour évaluer la situation des militaires philippins. «Certains membres du contingent ont été l'objet d'opérations hostiles. Heureusement, ils s'en sont tirés avec des blessures très légères», a déclaré le porte-parole de la présidence, Ignacio Bunye. Mme Arroyo s'est aliéné un nombre important de ses partisans l'an dernier en soutenant l'intervention en Irak. Elle y a ensuite envoyé près d'une centaine de soldats, policiers et travailleurs humanitaires après la chute du régime du président Saddam Hussein. Un allié de la présidente, le sénateur et ex-général Rodolfo Biazon, a ajouté sa voix aux critiques. Il a remarqué que le contingent philippin avait été envoyé participer à la reconstruction et non à des combats. «Les Irakiens doivent montrer d'abord qu'ils ont la volonté de contribuer à la campagne de pacification et aux opérations militaires en prenant à leur compte les combats et laissant l'aide humanitaire au reste du monde», a-t-il dit.