Débat - Oliver Stone est un cinéaste profondément engagé et donc favorable aux révolutions qui se produisent à travers le monde. Invité à participer à la première édition du Festival international du cinéma d'Alger dédiée au film engagé qui se tiendra du 29 novembre au 5 décembre 2011 à la Cinémathèque d'Alger (n'étant pas libre à ces dates, il a donc proposé d'avancer sa visite afin d'y apporter sa contribution), Oliver Stone, un cinéaste très engagé, particulièrement connu pour son adhésion aux causes justes et pour la défense des peuples privés de liberté, a animé, hier, à la salle Frantz-Fanon (Riad el-Feth) une conférence dans laquelle il donné sa vision – un regard franc et critique – de la société américaine, qui, selon lui, est dominée par les lobbies, régie par les puissances d'argent, manipulée par les mensonges des hommes du pouvoir. Oliver Stone, qui s'est dit profondément engagé, donc favorable aux révolutions qui se produisent à travers le monde, a tenu à exprimer son soutien au mouvement «Occupy Wall Street» (Occupons Wall street), mouvement de protestation contre la haute finance. «La contestation devrait se tenir à Washington et non pas à New York, pour avoir plus d'impact, exercer des pressions efficaces sur les politiques en place et d'aboutir à l'assainissement du système financier et bancaire américain, à l'origine, depuis 2008, de crises financières qui se sont étendues, depuis, à d'autres parties du monde.» Oliver Stone, deux fois primé aux Oscars, est un cinéaste engagé. Son engagement est fortement apparent notamment à travers ses films, des documentaires qui n'hésitent pas à égratigner et à dénoncer la société américaine, civile, politique et même militaire.Rappelons que le réalisateur s'est engagé à dénoncer le système financier américain notamment à travers deux deses films : Wall street (1987) et Wall street, l'argent ne dort jamais (2010).Toujours en colère (pour reprendre son expression) contre une idéologie impérialiste qu'il qualifie de «grand dragon» (entendons par là, une droite américaine qui a créé un système à caractère impérialiste), de «non-démocrate, même avec l'arrivée de Barack Obama», Oliver Stone n'hésite pas à dénoncer et critiquer l'équation diabolique, à savoir le rapport militaro-industriel américain qui est, selon lui, «moteur hégémonique et destructeur». «Je ne comprends toujours pas la guerre », a dit cet ancien vétéran (et blessé) du Vietnam, qui, dans la foulée, n'a pas hésité à dénoncer toutes ces guerres où l'Amérique se trouve mêlée. Il a, ensuite, dénoncé le rôle des Etats-Unis d'Amérique dans ces guerres : «Le seul but est de façonner le monde selon ses intérêts, quitte à y semer le chaos.» Oliver Stone a, par ailleurs, expliqué que les lobbys, les groupes de pression orientent la politique américaine. «Il y a là l'influence des lobbys, les puissances d'argent qui font que les vérités ne sont jamais dites. Si nous étions une démocratie, cela ne se passerait pas comme ça». Engagé jusqu'au bout de ses convictions, Oliver Stone affiche ouvertement sa colère contre le système politique américain qui, selon lui, se nourrit de mensonges. Il a, à ce propos, fait savoir qu'il est en train de mettre les dernières touches à deux nouveaux films. Le premier intitulé Les Sauvages, raconte une histoire de trafic de marijuana. Ce film sortira en 2012. Le second : L'histoire inavouée des USA, est un documentaire d'une durée de 10 heures, une fresque historique de plus d'un siècle sur l'histoire de son pays, de 1900 à 2010. La sortie de ce travail qui dure depuis quatre ans est prévue en mai 2012. Interrogé sur d'éventuels projets avec des partenaires algériens, Oliver Stone répondra par la négative. Il a déclaré qu'il n'a pas de projet de film sur la Révolution algérienne, répondant ainsi aux rumeurs qui ont circulé autour de sa visite en Algérie, à savoir faire un film sur l'Emir Abdelkader ou un documentaire sur la Guerre de Libération nationale et ce, dans le cadre de la commémoration du 50e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie. Hier soir, son documentaire South of the border (Au sud de la frontière) a été projeté à la Cinémathèque d'Alger. Il s'agit d'un documentaire politique sur la relation entre les Etats-Unis et l'Amérique latine. La première partie est centrée sur le président controversé du Venezuela Hugo Chavez, ennemi juré des Etats-Unis au même titre que Fidel Castro. Pour rappel, ce dernier a également été interviewé par Oliver Stone dans El Comandante en 2002. Dans sa deuxième partie, le documentaire s'étend à d'autres présidents d'Amérique latine, à savoir ceux d'Argentine, du Brésil, de Bolivie, de l'Equateur, du Paraguay. A signaler qu'une cérémonie a été organisée en hommage à l'ensemble de sa carrière.