A la question qui en a tué plus d'un dans le milieu du showbiz, Oliver Stone a préféré se débiner… Il a fallu surtout que le grand réalisateur, producteur et scénariste américain, Oliver Stone, débarque pour la première fois à Alger pour que l'opinion nationale apprenne enfin que l'Algérie est sur le point de lancer la première édition du Festival international du cinéma d'Alger dédié au film engagé qui se tiendra du 29 novembre au 5 décembre 2011 à la Cinémathèque d'Alger. A la bonne heure ! Une surprise pour les cinéphiles algérois que semblent avoir concoctée dans le plus grand secret les cadres du ministère de la Culture. Invité d'honneur à cette manifestation, Oliver Stone aura donc vendu la mèche en avançant pour des contraintes d'agenda personnel son séjour à Alger. Dans une conférence de presse tenue hier à la salle Frantz-Fanon de l'Office Riyad El-Feth, Oliver Stone se montrera étroitement encadré par Zéhira Yahi, chef de cabinet de la ministre de la Culture, Khalida Toumi, et Ahmed Bédjaoui (Monsieur cinéma en Algérie) qui s'empressera, lui, de traduire les questions à Oliver Stone tout en jugeant au passage leur pertinence. Ce qui n'empêchera pas une journaliste de la Radio nationale d'interroger vertement le cinéaste américain sur le soutien inconditionnel que vouent les Etats-Unis à Israël. Une question embarrassante qui a fini par couper le souffle à l'invité de l'Algérie. Il se contentera de répondre que cette question restait un sujet tabou aux Etats-Unis, ne cachant pas sa gêne très perceptible. Pourtant le réalisateur de Wall Street avouait, quelques instants plutôt, que les indignés de la célèbre place financière new yorkaise n'avait d'autres solutions que d'occuper la rue. «Pour dénoncer les marchés et le capitalisme financier, les citoyens américains n'ont pas accès aux médias. Ils ne disposent pas, donc, de moyens démocratiques pour faire entendre leurs voix. Ils leur restent la rue…» Par ailleurs, cette question, du reste récurrente, de la mainmise du lobby sioniste sur les médias et en particulier sur Hollywood n'était pas sans rappeler l'épisode douloureux de Dieudonné à Alger lorsque celui-ci avait évoqué, en date du 17 février 2005, la «pornographie mémorielle» s'agissant de l'exploitation de la Shoah. Mal lui en avait pris au pauvre humoriste, invité alors en Algérie par l'établissement Arts et Culture. Quelques instants après cette fameuse conférence de presse tenue à la salle Ibn-Khaldoun, les propos de Dieudonné ont vite fait le tour de la Toile. La vidéo intégrale de sa conférence de presse sera mise en ligne, moins d'une heure après, sur le site internet d'Elisabeth Schemla, , un site sioniste attaché à la défense de l'Etat d'Israël. Depuis tout le monde connaît les déboires qu'a eu à essuyer à cause de cette affaire Dieudonné M'Bala, lequel est aujourd'hui complètement éradiqué du paysage audiovisuel français. Lui-même se déclare mort médiatiquement. Présenté comme un héros du cinéma engagé, Oliver Stone n'en a pas moins senti, pour sa part, la «manœuvre». Aurait-t-il eu vent du précédent de Dieudonné qui est encore dans tous les esprits ? Peut-être bien…