M'sila - Les éleveurs d'ovins de la wilaya de M'sila accordent, depuis quelques années, de moins en moins d'intérêt à la production de laine en raison de la poursuite de la chute de ses prix et de la baisse de la demande. Avec une production annuelle de 25 000 quintaux de laine, essentiellement de couleur blanche se prêtant parfaitement à la production traditionnelle de fils, M'sila se place pourtant parmi les trois premières wilayas productrices de laine dans le pays. Selon des éleveurs affiliés à la Chambre de l'agriculture, le prix de la laine a reculé au cours des deux dernières saisons pour descendre sous le seuil de 400 DA le kg, soit une baisse de 200 DA après que son prix eut atteint un «pic» de 1 000 DA/kg. En outre, la laine n'est plus utilisée pour la confection de matelas, jadis partie intégrante du trousseau de la mariée et signe de richesse. Ces matelas de laine sont aujourd'hui remplacés par plusieurs produits synthétiques plus légers et moins chers. Le recul de la demande sur les produits du tissage des couvertures et des tapis traditionnels, tels que le henbel et le haouli et de certains habillements, surtout féminins, à l'exemple du louqa, un genre de poncho à base de pure laine, a entraîné un net repli du nombre d'activités liées à ce produit, dont le filage traditionnel, la teinture et, du coup, de la demande sur la laine brute. Seul résiste le tissage de la kachabia et du burnous, encore appréciés par les hommes du Hodna, même si la matière première vient d'autres régions, la laine blanche étant peu utilisé dans la fabrication de ces deux vêtements traditionnels.