Le choc a lieu à mi-chemin d'Alger. Les soldats du sultan de Ténès sont bien entraînés à la guerre, mais les mousquets et les arquebuses ont vite raison d'eux. Ils s'écroulent par dizaines, remplissant bientôt le champ de bataille. Les survivants s'enfuient avec leur roi. Ils pensent d'abord regagner Ténès mais la perspective d'un siège par Arouj les décourage : ils vont chercher refuge dans les montagnes environnantes. Ténès, elle, capitule, et Arouj y entre, triomphant. Ce succès vaut à Arouj l'admiration des populations, notamment celles sur qui pesaient des menaces d'agression espagnole. Avec lui, au moins, ils avaient l'assurance de trouver un appui, en cas d'agression. C'est ainsi que les habitants de Tlemcen lui proposent de livrer leur ville. Ils avaient des raisons d'en vouloir à leur roi qui, il y a quelques années, avait accepté la suzeraineté de l'Espagne sur le royaume, chassant l'ancien roi légitime, Abu Hammou. C'est l'occasion rêvée pour Arouj d'étendre sa domination sur le Maghreb central et de se tailler un royaume à la mesure de ses ambitions. Il marche sur Tlemcen et ses armes à feu vont encore lui assurer le succès. Il rentre triomphalement dans la ville : mais au lieu de rétablir l'ancien roi, il décide de gouverner lui-même.