Résumé de la 8e partie Aroudj supprime le cheikh Toumi qui l?a fait venir à Alger et il déjoue un complot visant à le chasser de la ville où lui et ses troupes ont pris position. Cependant, l?installation de Aroudj et de ses Turcs à Alger n?est pas pour plaire à l?Espagne qui redoute que le corsaire, devenu trop puissant, ne constitue une menace pour ses possessions en Afrique et même pour l?Espagne qui, somme toute, n?est pas si loin de ce qu?on appelait à l?époque les «côtes barbaresques». Sous prétexte de secourir le fils de Sélim Toumi, qui s?est réfugié à Oran, sous domination espagnole, le roi d?Espagne, poussé par le terrible cardinal Ximenez, qui appelle depuis longtemps à une croisade africaine, décide d?une expédition contre Alger. Une armée de plus de dix mille hommes, commandée par le fameux Diégo de Rivera, cingle vers l?Afrique. Elle est en vue d?Alger quand une forte tempête se lève et disperse les navires des envahisseurs : la plupart des soldats et des membres de l?équipage meurent noyés, d?autres essayent de regagner la côte où ils sont attendus par les hommes de Aroudj. Selon d?autres sources, les Espagnols n?ont pas été vaincus par la tempête, mais par la mauvaise organisation des troupes, ce qui a joué en faveur de Aroudj. Quoi qu?il en soit, celui-ci sort renforcé de cette expédition ratée et son prestige va s?accroître auprès des Algériens. Si à Alger Aroudj acquiert donc de la considération, dans les environs de la ville, il exaspère les populations qui ne veulent pas se soumettre à son autorité ni surtout lui payer l?impôt. Ils demandent au sultan de Ténès de les aider à se débarrasser des Turcs. Le sultan, qui craignait sans doute que Aroudj ne se retourne contre lui, accepte et une armée est levée et envoyée vers Alger. En route, elle grossit du flot de tous ceux qui ont des raisons d?en vouloir aux Turcs. Aroudj apprend l?arrivée de cette armée. Plutôt que de l?attendre ou d?organiser la défense de sa ville, il décide d?aller à la rencontre de l?ennemi. Il réunit ses soldats ainsi que ceux de ses alliés des vaisseaux stationnés à Alger. Il sort, laissant la ville sous la garde de son frère Kheïr Eddine. Les Turcs sont moins nombreux que leurs adversaires, mais ils disposent d?armes redoutables que les autres n?ont pas : des arquebuses et des mousquets, premières armes à feu qu?ils sont, à l?époque, les seuls à posséder. Le choc a lieu à mi-chemin d?Alger. Les soldats du sultan de Ténès sont bien entraînés à la guerre, mais les mousquets et les arquebuses ont vite raison d?eux. Ils s?écroulent par dizaines, remplissant bientôt le champ de bataille. Les survivants s?enfuient avec leur roi. Ils pensent d?abord regagner Ténès, mais la perspective d?un siège par Aroudj les décourage : ils vont chercher refuge dans les montagnes environnantes. Ténès, elle, capitule et Aroudj y entre, triomphant. Ce succès vaut à Aroudj l?admiration des populations, notamment celles sur qui pesaient des menaces d?agression espagnole. C?est ainsi que les habitants de Tlemcen lui proposent de lui livrer leur ville. Ils avaient des raisons d?en vouloir à leur roi qui, il y a quelques années, a accepté la suzeraineté de l?Espagne sur le royaume, chassant l?ancien roi légitime, Abu Hammou. C'est pour Aroudj l?occasion rêvée d?étendre sa domination sur le Maghreb central et de se tailler un royaume à la mesure de ses ambitions. Il marche sur Tlemcen et ses armes à feu vont encore lui assurer le succès. Il entre triomphalement dans la ville : mais au lieu de rétablir l?ancien roi, il décide de gouverner lui-même? (à suivre...)