Les Turcs ne parviennent pas à chasser les Espagnols du Penon d'Alger. Les Algériens, déçus et surtout exaspérés par le comportement de leurs «hôtes», cherchent à s'en débarrasser. Un après-midi, alors que Sélim Toumi prend son bain dans son étude, Arouj et un de ses hommes s'y introduisent en secret. Ils surprennent le cheikh et l'étranglent. Les deux hommes le laissent étendu sur le sol et s'en vont. Arouj retourne dans l'étuve quelques instants après et se met à crier. «On a tué le cheikh Toumi ! On a tué le cheikh Toumi !» Les gardes du palais accourent. La nouvelle se répand aussitôt. Les notables comprennent vite ce qui s'est passé, mais personne n'ose accuser Arouj de peur de subir le sort du malheureux Toumi. Le fils de ce dernier, qui était encore un enfant, court chercher refuge à Oran occupée par les Espagnols. Le marquis de Comarès lui réserve un bon accueil et promet de l'aider à récupérer sa ville. Arouj n'a pas de peine à se faire proclamer émir par ses hommes : les Algériens, tenus par la peur, ne s'y opposent pas. De toute façon, avec Arouj, ils savent au moins qu'ils seront protégés des Espagnols qui n'oseront pas prendre la ville, même si, pour le moment, il ne parvient pas à les chasser du Penon.