Arouj a dépêché des émissaires aux Espagnols pour leur demander de partir, mais ceux-ci refusent. C'est donc une déclaration de guerre. Arouj, sans tarder, ouvre le feu sur le fort. Celui-ci est assez proche, mais les canons du Turc ne sont pas assez puissants pour provoquer de gros dommages. «Ce n'est qu'un début, dit Arouj à Sélim Toumi, les prochains coups seront fatals aux Espagnols.» Le cheikh d'Alger veut bien le croire, mais les jours suivants, les hostilités continuent mais sans grands résultats : les canons de Arouj ne parviennent pas à déloger les Espagnols et encore moins à détruire le fort. A Alger, au palais de Sélim Toumi, les notables se pressent. «Ce Turc, que tu as fait venir, n'arrive pas à nous débarrasser des Espagnols ! Nous nous sommes trompés sur son compte ?» Mais il y a d'autres types de plainte. «Les Turcs que j'héberge chez moi se comportent mal», dit l'un des notables ; «les miens aussi, dit un autre, ils se comportent comme s'ils étaient en pays conquis !» «Nous nous sommes trompés sur le compte de ces hommes !» Sélim, lui aussi, a à se plaindre du comportement de Arouj qui vit dans son palais. Il se montre de plus en plus dédaigneux avec lui et surtout de plus en plus exigeant. Finira-t-il par lui demander le gouvernement de la ville ?