En 2010-2011, 1 880 microentreprises ont été créées, contre seulement 100 en 2004. Mais depuis 2003, ce sont pas moins de 8 580 microentreprises qui ont été créées sur la base de prêts sans intérêt octroyés aux étudiants et aux nécessiteux. Des chiffres qui suscitent la satisfaction du ministère des Affaires religieuses et le confortent face aux voix qui critiquent ce fonds. «Depuis l'institution du fonds de la Zakat en 2003, 8 580 microentreprises ont été créées sur la base de prêts sans intérêt octroyés aux étudiants et aux nécessiteux. 60 à 65% de ces microentreprises ont réussi à créer des postes d'emploi et à s'imposer sur la scène commerciale» a déclaré, ce matin, Mohamed Aïssa, directeur de l'orientation religieuse au ministère des Affaires religieuses et des Wakfs. Ce responsable a souligné que le prêt octroyé aux jeunes désirant créer leur propre entreprise ne dépasse pas 500 000 DA. «Ce prêt ne crée pas l'entreprise, mais participe dans l'apport initial des jeunes. C'est également une forme d'encouragement», a-t-il précisé. Intervenant, ce matin, sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale, M. Aïssa a expliqué qu'une évaluation de ces microentreprises se fait par le biais des commissions du fonds de la Zakat au niveau des wilayas. La deuxième évaluation se fait au niveau central ou des informations sont collectées. Réagissant aux critiques dont a fait l'objet la démarche du ministère en investissant dans le fonds de la Zakat, le directeur de l'orientation religieuse a affirmé qu'il ne s'agit pas d'un investissement. «Nous ne faisons pas un investissement. Grâce à une interprétation et un Idjtihad, on a conclu qu'on peut donner cet argent, sous forme de prêts sans intérêts, à des gens sans emploi, donc démunis», a-t-il souligné. Dans ce contexte, et afin de permettre une distribution équitable et juste des importantes sommes collectées par le fonds de la Zakat, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Bouabdllah Ghlamallah, a réitéré hier, samedi, la nécessité de mettre en place un nouveau mode de gestion de ce fonds. M. Ghlamallah a rappelé, à ce propos, la prochaine mise en place d'une instance nationale indépendante destinée à la promotion et au développement du fonds de la Zakat. Cette nouvelle instance sera composée des «importants donateurs» de la Zakat à travers toutes les wilayas du pays. Le ministre qui s'exprimait à l'ouverture d'un séminaire régional organisé à l'occasion du lancement de la 10e campagne nationale de promotion du fonds de la Zakat, a, en outre, fait état des «performances» enregistrées d'année en année par ce fonds qui commence à gagner en crédibilité dans les rangs des citoyens. Cette crédibilité recouvrée est «l'œuvre des campagnes de sensibilisation et de vulgarisation menées au sein des mosquées», a affirmé M. Ghlamallah, faisant part du «bon sens des donateurs qui ont fini par revenir vers ce troisième pilier de l'Islam resté pendant très longtemps relégué en second plan». Eglises clandestines : «Ce sont des pizzerias» ! Interrogé à propos des églises qui activent clandestinement en Algérie, M. Aissa estime que «ce ne sont pas de vraies églises». «Ce sont des pizzerias, des étages dans des immeubles à caractère administratif, des appartements», a-t-il dit. «Des mesures ont été prises à l'encontre des églises clandestines mais aussi à l'encontre des mosquées ouvertes sans autorisation. 42 mosquées ont été ouvertes à Alger sans autorisations. Certaines de ces mosquées ont été fermées, car leurs responsables ne se sont pas conformés à la loi. C'est le même cas pour les églises. Soit elles se conforment à la réglementation, soient elles sont carrément fermées» a-t-il affirmé.