Opinion - La gestion «décentralisée» des œuvres sociales à travers des comités élus au niveau de chaque établissement est la «meilleure» option au service des intérêts des travailleurs du secteur. C'est ce qu'a indiqué le coordonnateur national du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), lors d'une conférence de presse hier. Meriane Meziane a précisé que la gestion centralisée des œuvres sociales prônée par la tutelle a démontré son «inefficacité» et ouvre, selon lui, la voie aux «manipulations» et à «la corruption». La gestion centralisée à travers les comités de wilayas et le comité national des œuvres sociales «maintient l'ancienne gestion tout en faisant de ces fonds un objet de convoitise tant à l'intérieur qu'à l'extérieur». «Une grande partie de cet argent est dépensée dans les hôtels, les restaurants et les voyages au lieu de servir l'intérêt général de la corporation, à savoir la santé et autres réponses aux besoins vitaux des enseignants», a regretté M. Meriane. Le Snapest a appelé à cet effet, à l'«amendement» ou l'«abrogation» de la circulaire ministérielle n° 618 en date du 15 novembre dernier relative à l'organisation et au fonctionnement de l'élection des comités de gestion des œuvres sociales des travailleurs de l'éducation qui «consacre l'option centralisée». M. Meriane a relevé en outre, la caducité de la circulaire qui «reste sans référence juridique» et qui est en contradiction totale avec les deux décrets présidentiels n° 82-179 et 82-303 relatifs à la gestion des œuvres sociales et leur mode de financement. Dans un communiqué remis à la presse à l'issue de la conférence de presse, le Snapest a vivement critiqué la politique adoptée par le département de Benbouzid dans l'élaboration de la circulaire ministérielle N° 618 du 15 novembre 2011 relative à l'organisation du vote des commissions de gestion des œuvres sociales des travailleurs de l'éducation. Le syndicat dénonce son contenu qui «confisque aux travailleurs du secteur le droit d'exprimer démocratiquement leur choix dans la gestion des œuvres sociales». Il a, à cet effet, appelé l'ensemble des enseignants et des travailleurs du secteur de l'éducation à «ne pas opter pour les commissions de wilaya et nationale en ne se présentant pas à la première phase de l'élection des représentants des établissements et en participant en force au vote pour choisir le document N°2 pour la gestion locale des œuvres sociales». Toutefois, le Snapest ne pense pas avoir de grandes chances de gagner la bataille, bien que d'autres syndicats appuient sa position. Il pense dur comme fer que l'élection sera entachée d'une fraude massive. Au sujet de la rétention sur salaire suite à la dernière grève des enseignants, le Snapest a mis en garde des répercussions de cette mesure sur l'activité pédagogique. Ainsi, dans le cas où la tutelle appliquerait cette mesure, le Snapest menace de ne pas récupérer les chapitres qui n'ont pas été étudiés à cause de cette grève.