Résumé de la 41e partie - Lementeuil transmet à Poirot un message lui demandant d'arrêter le tueur Marrascaud... Effectivement, il n'y avait que lui pour en avoir de semblables. Mais que voulait dire tout cela ? Il avait, dans les journaux, lu les détails de l'affaire Saucy. L'assassinat crapuleux d'un bookmaker. On connaissait l'identité du meurtrier. Marrascaud faisait partie d'une bande d'habitués de champs de courses. On l'avait déjà soupçonné d'autres crimes. Mais, à présent, sa culpabilité était parfaitement prouvée. Il avait pris la fuite et, dans toute l'Europe, la police le recherchait. Ainsi, il aurait, paraît-il, rendez-vous aux Roches-Neiges ? Hercule Poirot hocha la tête, très surpris. Les Roches-Neiges étaient situées à très haute altitude. Il y avait bien un hôtel mais il se trouvait sur une étroite avancée rocheuse dominant la vallée et il ne pouvait communiquer avec le reste du monde qu'au moyen du funiculaire. Il ouvrait en juin mais on y voyait rarement des clients avant juillet ou août. L'endroit était mal pourvu d'entrées et de sorties ; qu'un homme se réfugiât à cet endroit et il était pris au piège. Cela paraissait réellement extraordinaire comme lieu de rendez-vous pour une bande de criminels. Et, cependant, Lementeuil devait avoir des raisons de garantir la valeur de son renseignement. Hercule Poirot respectait le commissaire de la police suisse. Il le savait intelligent, digne de confiance. Le petit détective soupira. Donner la chasse à un assassin sanguinaire n'entrait pas dans ses conceptions de vacances agréables. Réfléchir, installé dans un fauteuil confortable, oui, mais poursuivre un sanglier furieux dans une montagne... Un sanglier furieux ? C'était là le terme employé par Lementeuil. Quelle curieuse coïncidence... Le quatrième des travaux d'Hercule, le sanglier d'Erymanthe ! Discrètement, il se mit en devoir d'examiner ses compagnons de voyage. Le siège, face à lui, était occupé par un touriste américain. Tout en lui proclamait le provincial d'outre-Atlantique à son premier voyage en Europe : sa valise, la coupe de ses vêtements, le guide qu'il feuilletait, sa façon de tout regarder, et même son expression de naïve bonhomie. Une minute encore et il engagerait la conversation, c'était visible. De l'autre côté de l'allée, un homme à l'aspect distingué, aux cheveux gris et au nez busqué lisait un livre allemand. Ses doigts forts et souples étaient ceux d'un musicien ou d'un chirurgien. Un peu plus loin, trois individus du même type s'étaient groupés. Leurs jambes torses moins que leur aspect tout entier disaient leur contact avec la gent chevaline. Ils jouaient aux cartes. Peut-être offriraient-ils à un étranger de se joindre à eux ? Ils le laisseraient gagner, tout d'abord, puis la chance tournerait... Rien d'extraordinaire en eux, sauf l'endroit où ils se trouvaient. On aurait pu les voir dans n'importe quel véhicule menant à un champ de courses. Mais dans un funiculaire presque vide, non ! (A suivre...)