Respect - L'association des anciennes gloires du football algérien, «Amjad El-kora», présidée par Nacer Bouiche, organise demain un hommage à l'ancien gardien de l'USMA Djamel Edddine El-Okbi. Pour que les anciens se remémorent et que les moins de vingt ans l'apprennent que l'Algérie du football a toujours enfanté de grands joueurs, y compris chez les gardiens de but. Et l'un d'entre eux s'appelait Djamel Eddine El-Okbi, le légendaire et gentleman gardien de l'USM Alger qui, pour la petite histoire, était un volleyeur à l'AS Saint-Eugène avant que son entraîneur ne décide de lui faire changer de trajectoire en l'orientant vers le jeu à onze où il évoluera successivement à l'OMSE, l'ASSE et surtout à l'USM Alger, là où il connaîtra ses heures de gloire. Djamel Eddine est également issu d'une grande famille puisque son père n'est autre que le célèbre et l'un des dirigeants ulémas qu'a connu l'Algérie, cheikh Tayeb El Okbi, alors que sa mère est la fille du grand poète et éducateur cheikh Mohamed Laïd Al Khalifa, c'est vous dire la noblesse et le milieu intellectuel dans lequel est né l'ancien gardien des Rouge et Noir, décédé le 15 décembre 1994. Malgré cela, ses parents ne l'ont jamais empêché d'épouser une carrière de footballeur où il s'illustra comme l'un des meilleurs à son poste, à l'époque où le foot se jouait sur du tuf. Beau gosse et élégant, El-Okbi était exemplaire sur et en dehors des terrains, mais c'est dans sa surface de réparation qu'il était le maître incontesté, décourageant plus d'un adversaire et donnant assurance à ses coéquipiers et à ses entraîneurs. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien qu'il débuta dans la cage à l'âge de 16 ans ! En effet, comme le raconte subtilement notre confrère Hamid Tahri dans un hommage qu'il lui a rendu sur El Watan, il y a quelques années, El-Okbi fit une entrée spectaculaire à la mi-temps de la finale de la coupe Milady opposant l'ASSE au Gallia. C'était en 1955 : «En seconde mi-temps, quelle ne fut pas la surprise des nombreux spectateurs de voir l'ASSE revenir sur le terrain avec un «bambin» comme gardien de but à la place de Landi. Cette surprise se transforma tout de suite après le premier tir adverse en étonnement puis en admiration. Jamais peut-être un gardien de but aussi jeune ne réussit autant de suffrages en un temps aussi court. El Okbi venait d'entrer dans la légende des grands gardiens de but algériens. Il avait tout juste 16 ans». La vie d'un footballeur est souvent tumultueuse et pleine d'anecdotes, comme celle d'El-Okbi, mais on se contentera de dire que sa carrière a pris un coup de frein le 12 septembre 1969, lors de la finale de la coupe d'Algérie entre l'USMA et le CRB (3 à 5) où il contracta une blessure au genou lors d'un choc avec Hacène Lalmas qui sera, pour lui aussi, fatale. Demain, au stade Omar-Hamadi, à partir de 15 heures, et sur initiative de l'association des anciennes gloires du football algérien ‘'Amjad El-kora'', un vibrant hommage sera rendu à El-Okbi au détour de rencontres et de retrouvailles en présence des membres de sa famille, de ses amis et de tous ceux qui l'ont connu et côtoyé. Nacer Bouiche : «Il mérite plus qu'un hommage» Qui d'autre que Bouiche Nacer, ancien meilleur buteur du championnat avec la JS Kabylie, et président de l'association ‘'Amjad El-kora'' pour organiser un tel événement commémoratif pour rendre hommage à Djamel Eddine El-Okbi, l'ancien gardien de l'USM Alger et international par quatre fois. «Notre association Amdjad al-Kora, a décidé de rendre un vibrant hommage au regretté El-Okbi qui avait marqué de son empreinte son époque, comme nous l'avons déjà fait avec les Khedis, Aouis et Abdelouahab, que Dieu ait leur âme. J'avoue que ce grand gardien mérite plus qu'un hommage», nous avouait hier Bouiche, qui s'attelait à peaufiner les derniers préparatifs. Bouiche nous apprendra également qu'il avait été sollicité par l'épouse et le fils du regretté et qu'il n'a pas hésité un instant de passer à l'action. «J'ai été sollicité par l'épouse et le fils de feu El-Okbi, pour organiser un mémorial en hommage à ce valeureux gardien de but, ce que j'ai accepté sans hésiter», dira-t-il. Pour ce qui est du programme de ce mémorial, Nacer Bouiche indique que deux matches galas sont retenus. «Le premier match mettra aux prises les joueurs qui ont côtoyé El-Okbi à l'image de Bernaoui et Saâdi, avec une sélection d'anciens joueurs composée de footballeurs tels que Kalem et Tahir, alors que le deuxième match opposera des joueurs de la génération des années 1980 et 1990». Bouiche espère qu'il y aura du monde demain à Omar-Hamadi, histoire de lutter contre l'oubli, en attendant d'organiser d'autres jubilés et venir surtout en aide à d'anciens footballeurs aujourd'hui malades ou dans la difficulté.